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Treize pillards / Juan Branco

Discussion in 'France' started by M1ch@el, Jul 17, 2022.

  1. M1ch@el Member

    https://aurores.org/wp-content/uploads/2022/04/Treize-pillards-Juan-Branco-z-lib.org_.epub_.pdf

    Introduction

    L’ambition se paye en corps d’hommes et de femmes. Les jeunes
    premiers à la mine tantôt séduisante, tantôt inquiétante, qui se présentent
    régulièrement à vous sur les plateaux de télévision, dans les organes de
    presse, font mine de ne pas en avoir conscience. Pourtant, c’est sur les
    cadavres de Français que se construiront leurs carrières.
    Oh, l’on vous parlera bien souvent de ces droits politiques censés vous
    préserver des rivières de sang que tout pouvoir charrie. L’on fait alors mine
    d’oublierquecesdroitspolitiquesneserventqueparricochetles
    populations. Ils protègent avant tout les concurrents au pouvoir, et leurs
    féaux. Ils sont le fruit d’un pacte tacite : si vous participez, d’une façon ou
    d’une autre, à la course pour le pouvoir, nous vous assurons que vous ne
    perdrez en retour ni liberté, ni prospérité.
    Au contraire, en participant à ces joutes qui donneront l’impression aux
    populations qu’il y a bien liberté de choix, et donc, quelque part, une forme
    d’espoir en ce que les élections et leur droit de vote aient une utilité, vous
    serez rémunéré.
    Car c’est une donnée qui ne change pas : le pouvoir, quel que soit le
    régime par lequel il s’exerce, a toujours la même nature. Il est toujours
    composé du même mélange de stupre et de sang, de violences et de laideurs
    quedescouchesdemaquillage,draperies,tissusetbeauxdiscours
    viendront ornementer.
    Pourquoi pensez-vous que les cours aiment tant s’appareiller aux plus
    grands artistes et philosophes, peintres et littérateurs ?
    Pourquoipensez-vousqu’àcesêtressontaccordéesdetelles
    importances, et que de telles sommes se voient dépensées, d’apparence,en
    vain, afin de les alimenter ?
    C’estbiencarilnousfautmasquerlesflatulencesetgabegies,
    lendemains d’orgies et avaries que produisent les pyramides en leurs
    sommets, et que des millions de sujets seront chargés de payer.
    La politique est une affaire de corps. De ces corps que l’on expose au
    quotidien, exploités pour alimenter ce système qui, en bout de course,
    abattra quiconque tentera de le changer, plutôt que de simplement, après
    mille promesses, s’y insérer pour le perpétuer.
    Jeter une lumière crue sur ce système, en montrer le réel et non pas une
    légende, s’interdire de concourir à la course de petits chevaux à laquelle on
    ne cesse de vous inviter, afin que vous fassiez allégeance, et que vos maîtres
    eux-mêmes fassent allégeance, est un crime de lèse-majesté.
    Résister et dévoiler, non pour produire du scandale, c’est-à-dire pour
    alimenter la machine et obtenir que telle personne soit remplacée par telle
    autre, au nom d’une supposée moralité, mais par amour du réel et des
    populations, afin de leur enjoindre de s’émanciper, cela, cela ne peut être
    pardonné. Libérer de la croyance en ces fictions et personnages fabriqués
    afin de nous faire adhérer à un système pensé pour nous exploiter, et non
    simplement pour s’y introduire, est un péché capital qui amènera quiconque
    se voue à cette furieuse entreprise non seulement à la haine, mais à se voir
    entièrement dévasté.
    À se voir attaqué sur ce qui de plus précieux doit demeurer : la possibilité
    d’aimer.
    Cetouvrageestunpourquoi.Lisez-leattentivement.Comprenez
    comment se fabriquent les légendes, en comparant les mots qu’ici vous
    lirez, à la façon dont l’on vous avait jusqu’alors tout cela conté.
    Et comprenez. Comprenez que le pouvoir est purulence pestilentielle,
    avidité qui ne changera jamais. Et que la seule façon de vous en protéger
    sera de le prendre pour vous y imposer, ou de le fuir, et de, superbement,
    l’ignorer, jusqu’à le soumettre à vos pieds.
    Pensez à tous ceux qui, pris dans les légendes, croient encore à ce que
    l’on cherche à leur raconter, parfois à leur propre sujet. Pensez à nos
    prisonniers. Ne les prenez pas en pitié, voyez-vous en eux, et comprenez
    que, comme eux, vous aussi avez été un jour enchanté.
    Luttez contre cette malédiction. Armez-vous. Et, au moment où vous le
    pourrez, entrez en cette histoire qui vous a été depuis tant volée.
    Vous êtes la France. Vous êtes notre beauté. C’est à vous et à personne
    d’autre de maintenant se lever.
  2. M1ch@el Member

    1. Édouard Philippe

    Avant de devenir Premier ministre, Édouard Philippe, haut fonctionnaire
    et élu de son état, avait profité des réseaux accumulés lors de son glorieux
    parcours pour devenir directeur du lobbying chez Areva, géant du nucléaire
    d’État où il occuperait un poste extrêmement rémunérateur pendant trois
    ans.

    Rembobinons. M. Philippe se voit octroyer une charge électorale – c’est
    ainsi que les partis, sous la VeRépublique, considèrent leurs investitures.
    Cette charge électorale, par nature temporaire, lui est naturellement dévolue
    en tant que conseiller d’État, charge aristocratique attribuée elle, non par les
    partis,maisparl’État,suiteàun« concours »réservéauxclasses
    dominantes de notre nation, charge qui lui garantissait, contre quelques
    heures de travail par semaine, une confortable rémunération à vie depuis
    que ses 22 ans avaient été acquis. Cela lui permettait de faire face aux aléas
    de l’élection et aux variations de l’humeur populaire – pourtant fortement
    corsetée par un système médiatique et électoral ne laissant que peu de place
    à la surprise –, et de s’engager sans rien risquer dans les courses de petits
    chevaux que la bourgeoisie aime tant organiser. Ainsi vaquait-il, touchant
    des milliers d’euros sans s’efforcer, depuis que l’adolescence l’avait quitté.
    MaisPhilippenes’ensatisfaisaitpas.Aprèsquelquesannéesde
    progression, voyant sa carrière freinée suite à la malheureuse affaire de
    corruption qui allait toucher son parrain, Alain Juppé, il se proposait à son
    tour et en attendant de faire de l’argent. Enfin, mesurons. Nous disons
    « faire », mais nous devrions plutôt dire prélever, tant la construction
    semble en de telles mains impossible. Sans talent, dénué d’une quelconque
    expertiseouexpérienceprofessionnelle1,ilprofiteradesesquelques
    semaines passées à conseiller le très cher Alain Juppé, nommé au ministère
    de l’Environnement après avoir été reconnu coupable de quelques menues
    affaires que la pudeur nous exige de ne pas détailler, pour s’auto-nommer dans l’une de ces anciennes entreprises d’État où les limites concernant la
    rémunération manquent de s’appliquer.
    C’est ainsi que notre cher Édouard, 37 ans, se trouva propulsé directeur
    des relations institutionnelles auprès d’Areva au moment où l’entreprise
    faisait disparaître 4 milliards d’euros de fonds publics dans le cadre d’une
    affaire de corruption qui l’amènerait, quelque temps plus tard, à faire
    faillite, licencier plusieurs milliers d’employés et faire monter la facture
    d’électricité de l’ensemble des Français.
    Quelle y fut sa fonction ? Comme tout directeur du lobbying : couvrir la
    pourriture que d’autres semblables engrangeaient, jouer le rôle d’engrenage
    qu’un jour un autre pour lui jouerait. Engraisser pour s’engraisser, sans ne
    jamais travailler. A-t-on depuis sérieusement enquêté sur la disparition de
    ces sommes folles, dont il est acquis à ce stade qu’elles servirent à financer
    des hommes politiques français – Patrick Balkany en bénéficia à la modeste
    hauteur de 4 à 8 millions d’euros – et étrangers ? Non. Édouard Philippe
    aura-t-il jamais été interrogé à ce sujet ? Non. Comme il n’aura jamais été
    interrogé au sujet de l’attribution de millions d’euros de subventions à
    Sciences Po Paris, menée au titre de ses fonctions de maire adjoint du
    Havre, suite au recrutement de sa femme par l’institution. Comme il n’aura
    jamais été interrogé sur l’utilisation des moyens de la mairie pour financer
    les sommets que Jacques Attali,sur ses terres, organiserait, en échange de
    services politiques bien sentis. Comme il n’aura jamais été interrogé au
    sujet de sonpantouflage – c’est-à-dire sa prostitution – au sein d’un cabinet
    d’avocats anglo-saxon après avoir intégré le Conseil d’État, cabinet aux
    rémunérations extravagantes d’où il aiderait des entreprises étrangères à
    gagner des contentieux contre l’État, c’est-à-dire contre nous, Français, qui
    l’avions rémunéré pour étudier puis lui avions donné, au sein dudit Conseil,
    la charge de juger au nom du peuple français des affaires dans lesquelles
    d’autres puissances il finirait par conseiller.
    Édouard Philippe n’aura pas plus été interrogé, en quatre ans demandat,
    unefoisPremierministrenommé,sursonrôledansl’élaboration,
    l’adoptionetl’exécutiondesviolencespolitiquesquiblessèrent,
    entre 2018 et 2020, 2 500 citoyens qui réclamaient égalité et dignité et
    surtout, fin des pillages systématiques qu’ils étaient chargés de payer. Ni sur
    les 10 000 arrestations, ou encore les lycéens agenouillés par un fragment
    avarié des forces de l’ordre mises au service de ses intérêts, qui intervinrent
    pendant la période mentionnée, afin d’assurer que personne ne vînt remettreen cause le système auquel il participait. Ni sur les instructions données par
    son gouvernement auxdits gendarmes et policiers pour taper, éborgner,
    mutiler jusqu’à ce que la peur les amène à se défaire et s’écraser.
    Nulle question ne lui serait posée sur ces sujets, ni sur le remplacement
    du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, par Didier Lallement, après
    que le premier eut refusé d’appliquer des ordres illégaux qui consistaient à
    faire déferler gendarmes et policiers sur leurs frères engagés. Ni sur les
    mensongespropagésparsongouvernementsurlataxecarburant –
    mensonges qui firent naître la plus grave crise sociale de notre modernité –,
    cette taxe qu’il présentait comme devant financer la transition écologique,
    maispourtanteffectivementcrééepourpérenniserlesallégementsde
    charges des grandes entreprises et ainsi transférer 7 milliards d’euros de
    l’ensemble de la population vers les plus favorisés.
    Sur aucun de ces mensonges qui ravagèrent un pays qu’il ne considéra
    jamais, mais qu’il n’hésita en aucune circonstance à piller, une quelconque
    question ne lui fut jamais posée.
    On ne l’interrogea jamais également, une fois le massacre acté, sur la
    gestion d’une crise sanitaire qui, du fait de la destruction de l’EPRUS, des
    stocks de masques, du désinvestissement chronique et choisi,au nom de la
    dette, au sein des structures hospitalières, par son gouvernement, satura les
    structures de soins, laissant sans protection des milliers de personnes et
    confinant tout un pays le temps que l’on trouvât des solutions.
    Personne ne lui demanda de comptes sur les délirantes sommes qui
    avaient été détournées et auraient pu nous épargner les souffrances qu’ainsi
    il nous infligeait.
    Personne ne l’interrogea sur les choix « idéologiques » auxquels il
    adhéra, et qui nous coûtèrent, pendant cette crise, faute demoyenspour la
    juguler, près de 100 milliards d’euros, et qui l’amenèrent, après avoir rendu
    infernal le quotidien de millions de Français, sabordant les services publics
    pour économiser quelques-uns de ces millions qu’à d’autres il faisait
    gagner, à soviétiser notre pays et distribuer à tous les favorisés des sommes
    extravagantes, afin de compenser la suspension de leur activité.
    On ne l’interrogea pas plus sur la destruction effective de l’université et
    de la recherche, mises à bas par la multiplication des agences et appels à
    projets, la diversion des moyens par le truchement du crédit d’impôt
    recherche et autres mécanismes fiscaux dont le seul but aura été d’accroître
    lamargedesactionnaires,destructionquinousrenditincapablesdeproposerunequelconquesolutionàlacrise sanitairequiétaitainsi
    traversée.
    Sur le fait que dans certaines disciplines, l’on trouva sous son mandat
    jusqu’à 250 docteurs candidatant pour un seul et misérable poste de chargé
    de recherche au CNRS. 250 candidats chargés d’années d’études et de
    recherches, voués à une éternelle précarité, s’étripant pour un poste dont la
    rémunération leur permettrait à peine de vivre et se loger, voyant leurs
    dossiers d’admission évalués dans le cadre d’un entretien de vingt minutes
    par des professeurs et directeurs débordés, et dont l’on s’étonnerait qu’ils ne
    furent en mesure, alors que le pays s’effondrait, de nous aider.
    Ce Premier ministre sur lequel personne n’a enquêté avant qu’il ne soit
    nommé, aura-t-il été interrogé davantage sur ses liens avec le CAC 40, avec
    les principaux bénéficiaires du CICE qui les gilets jaunes engendreraient,
    cettepérennisationdesallégementsdechargesinventésparJérôme
    Cahuzac et Emmanuel Macron, qui retirèrent chaque année 20 milliards
    d’euros de ressources à l’État pour nourrir ce que le petit Paris avait de plus
    avarié ? Sur ses relations intimes, par exemple, avec le PDG de Carrefour –
    le fondé de pouvoir de Bernard Arnault, qui lui-même était devenu le plus
    proche ami du Président après que Brigitte Macron eut enseigné le français
    à ses enfants dans une école privée où la mère du ministre de l’Économie,
    Bruno Le Maire, exerçait ; Bruno Le Maire qui, de concert avec M. Macron
    et M. Philippe, annihilerait un peu plus encore l’école publique, dont ils
    avaient été à tout instant préservés, lors des cinq ans qui les vit à nos
    destinées présider –, Alexandre Bompard donc, qui, alors que cette mesure
    sepréparait,invitaitrégulièrementson« copain »àdînerdansson
    appartement parisien aux côtés du gotha et de sa femme, Charlotte, par
    Édouard Philippe recrutée afin de s’assurer qu’ainsi leurs intérêts à tous
    seraient protégés, en une orgie concupiscente d’intérêts mêlés aux plus fins
    mets servis par des domestiques que nous rémunérions, au moment où les
    agriculteursétaientobligésd’envahirlesChamps-Élyséespourfaire
    entendre leur voix et demander à ce qu’on les épargnât, à ce qu’une juste
    rémunération pour lesdits mets leur fût accordée, sans qu’une quelconque
    considération ne leur fût accordée ?
    800 millions d’euros d’allégements fiscaux et le recrutement d’une
    femme quelque peu désœuvrée par un Premier ministre pouvaient, lors d’un
    dîner où les blagues sur leurs cousins prolos fusaient, être débloqués, tandisque des milliers de tracteurs, en vain, sur les Champs défilaient. Voilà
    l’époque où l’on vivait.
    Bien entendu rien ne filtrait. Et on ne l’interrogeait pas plus, ce Premier
    ministresidiscretsurcesprivatisationsqu’àtoutboutdechampil
    ordonnait, alors que le pays contre celles-ci se levait, privatisations qui ne
    profitaient qu’à ses autres camarades qui, de dîner en dîner, l’invitaient.
    L’aura-t-on interrogé, avant que le quinquennat ne bascule, sur les raisons
    qui l’amenèrent à nommer un ancien proche de la pègre, Christophe
    Castaner, au ministère de l’Intérieur ? Une ancienne DRH connue pour son
    manque d’intégrité au ministère du Travail, puis bientôt à l’OIT ? Sur ce qui
    le ferait propulser une blogueuse transie de débilité, Marlène Schiappa, trop
    occupée à faire des placements de produits sur Instagram pour défendre les
    droits des femmes dont elle avait la responsabilité ?
    Se sera-t-il vu interrogé sur le financement, par son gouvernement, et en
    parfaite illégalité, d’un « grand débat », série de meetings de propagande
    préélectorale organisés afin de sauver le président qui l’avait nommé ?
    Sur cette parole qu’il eut, pendant le premier confinement, interdisant à
    une personne de se rendre aux funérailles d’un proche, avant d’enjoindre à
    la suivante de se précipiter dans le métro pour se rendre sur son lieu de
    travail, afin qu’elle continuât de produire cette valeur quiinfinelui
    reviendrait ? Sur ses mensonges répétés, qui l’amenèrent à prétendre que
    lors des confinements nul tri de patients ne fut effectué, que de masques, il
    n’y avait nécessité, que de vaccins français, l’on pourrait bientôt profiter ?
    Sur la mise sur orbite, avec Arnault et son Président, d’un charlatan qui,
    depuis Marseille, détruirait sciemment l’espace critique qui, par les médias,
    aurait pu, aux opposants de l’indécence, être octroyé ?
    Sur les cent services d’urgence qui, des mois avant que la pandémie ne se
    déverse, étaient en grève car ils ne pouvaient plus, faute de moyens,
    soigner ? Sur les milliers de professeurs saturés, au bord de la mort, qui en
    étaient arrivés à refuser de surveiller le baccalauréat, saccagé sans qu’à
    aucun moment un débat quelconque, au sein de la société, ne soit organisé ?
    Sur ce que tout cela, déjà, disait d’un pays effondré ?
    Aura-t-il sérieusement été interrogé au sujet de ce « service national » de
    deux semaines mis en place par son poulain, qui coûterait la modique
    somme d’un milliard deux, là où 50 millions d’euros peinaient à être
    mobilisés pour les hôpitaux afin de sauver des personnes qui au quotidien
    mouraient,afindecomplaireauxcapricesd’autoritéd’unprésidentmanquant d’idées ? Sur les menaces faites à la liberté de la presse, les 24 %
    de confiance des Français dans les médias, la protection dont Alexandre
    Benalla bénéficierait, la suppression de l’ISF, laflat tax,décidées au
    détriment des Français ?
    Aura-t-il été interrogé sur les promotions de Benjamin Griveaux, Gabriel
    Attal, Olivier Véran, Jérôme Salomon, tous passés par le cabinet de Marisol
    Touraine, ministre de la Santé qui décida la suppression de lits et moyens de
    réanimation,legeldessalairesetrecrutements,lasuppressionde
    l’institution chargée de préparer les crises pandémiques, la destruction des
    stocks de masques, au cours d’une pandémie qui les fit nous enfermer ?
    Sur l’exfiltration vers la mairie de Paris, alors que les premiers malades
    commençaient à tomber, de la ministre de la Santé, afin de tenter de sauver
    une élection qui nul autre qu’eux n’intéressait ? Sur le maintien desdites
    élections municipales, priorité des priorités, alors que les services sanitaires,
    de son propre fait, déjà s’effondraient ?
    Sur la nomination précipitée de ladite ministre à un poste de diplomate à
    l’OMC, payé près de 20 000 euros par mois, alors qu’elle commençait à
    s’étendre sur les raisons d’une catastrophe sanitaire dont elle disait que tous
    l’avaient anticipée, et que nul n’avait pris le soin de s’y préparer ?
    Sursesmensongessystématiques,jamaisrelevés,lorsdupremier
    confinement, et plus largement, son incapacité à la vérité alors que la
    France s’enfonçait, que des lits continuaient à être fermés ?
    Sur l’absence, pendant les confinements, de plans de soutien spécifiques
    aux plus précaires de ce pays, pendant que des milliers de Français parmi
    les plus favorisés bénéficiaient d’aides extravagantes, jusqu’à 10 000 euros
    par mois pour certains particuliers, et des chiffres démultipliés en ce qui
    concernait les entreprises, touchaient ?
    Sur le choix de ne pas attribuer, de façon égalitaire, une même somme à
    l’ensemble des citoyens français, plutôt que d’accroître les inégalités en ne
    donnant rien à ceux qui n’avaient rien, et tout à ceux qui, sur l’or, déjà
    roulaient ?
    Surleseffetscatastrophiquesd’uneabsencedepolitique
    d’investissementquesongouvernementeutpupendantcettepériode
    adopter, au profit d’une politique du « ruissellement » qui renforcerait les
    catastrophes qui nous touchaient ?
    Sur les fêtes clandestines, enfin, des membres de son gouvernement,
    tandis que tous demeuraient enfermés, étouffés, harcelés par des forces del’ordre chargées de nous contrôler ?
    Est-ce là des questions choquantes, que la décence aurait interdit de
    poser ?
    Non, et pourtant, les médias s’abstinrent de les poser, et M. Philippe, très
    satisfait, put, à son départ, poser en Une de quelques médias avariés pour
    construire auprès des Français une forme de désir fondé sur une amnésie
    fabriquée.
    Non, et pourtant, M. Philippe s’indigna et l’on fut bel et bienchoqués,
    une fois, une seule et unique fois, au cours de ce quinquennat, par une
    question qui lui fut posée sur un plateau de télévision, avec une audace qui
    fut par d’autres médias immédiatement relevée.
    L’affaire était d’une particulière gravité, et il sembla que les journalistes
    manquèrent de tact et de sensibilité, exposant M. Philippe à une forme
    d’humiliation inacceptable, qui ne leur serait pardonnée.
    Quelle fut donc la question qui produisit ces remous, faisant le tour des
    rédactions, amenantVoicià en faire tout un sujet, relevant l’honneur d’une
    profession journalistique par trop vilipendée, critiquée, ridiculisée alors
    qu’elle se montrait là capable de férocité et d’une défense sans mesure du
    bien commun, rompant les légendes que les esprits amers tentaient sur elle
    de conter ?
    Quelle preuve de courage et de ténacité, MmeLemoine, présentatrice de
    C à vous, montra-t-elle ce jour-là, qui amena M. Philippe à se dire choqué ?
    La question nous inquiète et nous taraude. Revenons à cet instant qui fit
    trembler les Français. Le titre, éloquent, de l’article qui en fut tiré dit
    l’indignation de notre Premier ministre adoré. Alors, nous commençons à
    lire, espérant, émus, un surgissement du réel que l’on n’attendait plus.
    Pensant à ces mois d’enquête qui nous menèrent, d’un bout à l’autre du
    néant, du fin fond du Centrafrique au cœur du petit Paris, au péril d’une vie,
    pour rapporter les informations qui viennent d’être mentionnées, débusquer
    leurs trahisons, tenter de faire voir un réel que les puissants ne cessent de
    masquer, rompre, en somme, le sort qui paralyse les Français, et autorise
    toutes les corruptions qui les épuiseront ; pensant aux efforts de tous ceux
    qui ont tenté de les relayer, aux lecteurs et amis, soutiens, à tous ceux qui
    s’apprêtent enfin à voir leur voix portée, au sein de ce petit écran de télé,
    avec une fierté, un soulagement mal masqué, on ouvre, donc, on lit, et...


  3. M1ch@el Member

    2. Xavier Niel

    La fortune de l’oligarque Xavier Niel dépend des attributions de licences
    décidées par l’État. Ce même Xavier Niel a placé Louis Dreyfus à la tête de
    L’Obs afin d’y remanier largement la rédaction, en en excluant notamment
    des journalistes pour raisons politiques, à commencer par Aude Lancelin.
    CemêmeXavierNiel,quim’annonçaitenjanvier 2014 l’intention
    d’Emmanuel Macron de se présenter à l’élection présidentielle, et peinait à
    dissimuler l’enthousiasme que cela provoquait en lui, possède aussi des
    partsdansLeMonde,Télérama,Courrierinternational,Nice-Matin,
    France-Antilles, Lagardère Studios, Troisième Œil (C à vous,Zemmour &
    Naulleau,etc.),Paris-Turf,LesCahiersducinéma,TopChef,Brut,
    Atlantico, Les Jours, La Provence, Corse-Matin, les chaînes Science & Vie
    TV,MonScience &VieJunior,Toutel’Histoire,Animaux,
    Chasse & Pêche, Ultra Nature, Crime District, ABXPLORE, RTL9, AB1,
    AB3,Action,ActionMax,Mangas,Automotolachaîne,Trek,Golf
    Channel,etlatrentainedeboîtesdeproductionaudiovisuellequi
    s’ensuivent...
    Quantàsonbeau-pèreetco-investisseur,BernardArnault,déjà
    propriétaire des Echos, du Parisien et premier annonceur de France, il vient
    de prendre des parts dans Challenges et dans le groupe Lagardère (le JDD,
    Paris Match, Europe 1...) en s’associant avec Vincent Bolloré (Vivendi, C8,
    CNews, Canal+...) qui vient de racheter Capital, Voici, Gala...
    Nous parlerons plus tard de celui qui racheta L’Express, Libération, et
    surtoutlegroupeBFM-RMCpourobtenirdeFrançoisHollande
    l’autorisation de racheter SFR, sur suggestion de l’alors secrétaire général
    adjoint de l’Élysée, Emmanuel Macron, dont la femme demanderait, et
    obtiendrait, la nomination de son copain Marc-Olivier Fogiel à la tête de
    BFMTV, parce qu’elle considérait que le traitement de la « crise des gilets
    jaunes » avait été trop favorable aux manifestants.
    Contentons-nousentre-tempsdecomptersurleservicepublic,en
    particulierRadioFrance,actuellemententrelesmainsdel’anciennecamarade de promotion d’Emmanuel Macron, Sibyle Veil, tandis que le
    service politique de France Télévisions vient lui d’échoir, à un an des
    présidentielles, à Cyril Graziani, connu pour textoter le samedi soir avec
    Emmanuel Macron en commentantThe Voice, émission qui vient d’ailleurs
    d’être rachetée par Xavier Niel, dont l’on se satisfera cependant qu’il ait
    soldé ses parts dans Mediapart après avoir financé à 15 % son capital de
    départ, soit 200 000 euros, lui permettant ainsi de peser sur le seul média
    qui l’aurait autrement inquiété.
    *
    Lorsque Xavier Niel m’a invité à déjeuner, il venait d’acheter Le Monde
    et s’apprêtait à racheter L’Obs.
    Je l’ai prévenu des conséquences que cela aurait sur sa réputation, et des
    dangers que cela présentait pour la société.
    Il m’a regardé l’air indifférent, sûr de lui, et a balayé l’objection. J’ai
    compris à ce moment-là que nous ne nous entendions pas. Nous avons par
    la suite continué d’échanger. Je lui ai proposé des projets, il n’a jamais
    manqué d’amabilité.
    J’ai appris par la suite qu’il déjeunait toutes les deux semaines avec le
    DG et le directeur des rédactions duMondeet deL’Obs, Louis Dreyfus
    donc, pour discuter des nominations, promotions et de la ligne éditoriale des
    médiasqu’ildétenait.C’étaitcemêmeDGquiensuiterelayaitles
    instructionsaux directeurs de la rédaction, qui eux-mêmes faisaient couler
    les idées nouvelles à leurs rédacteurs en chef, qui instruisaient ensuite leurs
    rédactions. Le fonctionnement, subtil et parfaitement coulant, permettait à
    chacun de se défausser, prétendant n’avoir jamais eu de liens avec ce
    généreux contributeur qui se contentait, évidemment, de faire tout cela par
    amour de la société.
    J’ai appris ensuite qu’il se vantait d’avoir le chef de l’État au téléphone
    deux fois par jour, et faisait régulièrement à ses côtés la fête en petit comité,
    danse serrée permettant de s’assurer que les bonnes instructions seraient
    ainsiparfaitementdistribuées,etquedansl’autresens,sesintérêts,
    notamment les petites tournées des grands-ducs organisées avec Elon Musk
    et quelquesamisdans les bas-fonds du petit Paris, ne seraient jamais
    exposés.Le même chef d’État auquel il avait présenté avant son élection Mimi
    Marchand(condamnéepourtraficdedrogue,ayantconduitune
    camionnette transportant 500 kg de haschisch, rencontrée à leur sortie de
    prison respective par l’entremise d’une même avocate qui, de proxénétisme
    en fabrication de faux, les avait accompagnés), afin qu’elle referme l’étau
    sur les quelques journalistes qui auraient eu des velléités d’indépendance et
    lui fabrique une imagepeople – en renversant notamment le stigmate qui
    naturellement se serait imposé sur la relation établie entre celle qui était
    alors une professeur de français de 39 ans et l’ami de sa fille de 14 ans – et
    non 16 comme cela a longtemps été cité afin de l’enjoliver –, scolarisé dans
    l’établissement où elle enseignait. Le tout afin de les propulser du néant
    vers les vertiges de la notoriété, en rendantglamourleurs fragilités.
    La même Mimi Marchand qui intermédia entre Brigitte Macron et Marc-
    Olivier Fogiel, propulsé directeur de BFMTV sur la demande insistante de
    la Première dame, après la séquence des gilets jaunes, considérée comme
    « trop abrasive » pour le pouvoir (sic). BFMTV dont le propriétaire, Patrick
    Drahi, avait lui-même investi dans les médias (Libération, L’Express, BFM,
    RMC, etc.) sur demande... d’Emmanuel Macron,circa 2013, afin d’obtenir
    de François Hollande l’autorisation de racheter SFR grâce au crédit que lui
    avaitoctroyéGoldmanSachs,créditquiseraitremboursélesannées
    suivantes grâce à la destruction de plusieurs milliers d’emplois et qui
    donnerait à Bernard Mourad, futur conseiller de Macron, les pleins pouvoirs
    sur les médias concernés.
    M. Fogiel rendit publique l’existence de ces fêtes entre Xavier Niel,
    Mimi Marchand et Brigitte et Emmanuel Macron, dans le but naïf et
    sincère, noble, d’offrir une exclusivité à la chaîne à la tête de laquelle il
    venait d’être nommé, et ainsi renforcer une légitimité pour le moins
    contestée.
    Ils pouvaient se le permettre, après tout. La corruption à Paris régnant,
    qui s’en offusquerait ?
    Ne vous étonnez pas de découvrir que d’autres patrons de médias étaient
    aussi présents à ces petits événements qui permirent, mois après mois, de
    tenir les rédactions. Ne vous étonnez pas que l’on se retrouve sur ces
    chaînes, à présenter tout geste provenant de l’Élysée comme le fruit d’une
    volonté sacrée. Et que la moindre parole visant à les critiquer, fût-elle
    portéeparunsoldatdeBolloré,prenneimmédiatementuneampleur
    inégalée.
    *
    Comme vous le savez, dans le cadre d’une affaire abracadabrantesque, où
    une femme avec qui j’avais partagé jour et nuit, amour et tendresse, s’est
    soudain retrouvée propulsée en une de l’ensemble de la presse politique,
    l’on a tenté de me discréditer.
    Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est le contexte en lequel cette
    affaire sans queue ni tête est arrivée, alors que quelques semaines plus tôt,
    une femme, au milieu de la nuit, m’avait déjà susurré « j’ai été envoyée ».
    Pourquoi, de piège en piège, les menaces s’étaient accumulées, envers un
    jeune homme qui s’était décidé à la vérité.
    Je venais de publier le texte ci-après, plusieurs milliers de fois partagé. Et
    ce fut comme si ces êtres voulurent me plonger dans leur abîme, alors que
    je venais à peine de le montrer. Lorsque je vis que deuxlikesavaient été,
    par Xavier Niel, apposés sur l’écrit que je venais de partager, je comprenais
    que de lourdes conséquences s’apprêtaient.

    *
    « Comment Xavier Niel, l’homme qui a fait la carrière d’Emmanuel
    Macron, a-t-il construit sa fortune sur l’exploitation des femmes, mêlant
    recrutements de prostituées, rapports non consentis, rapports incestuels avec
    l’État, réseaux de proxénétisme et consanguinités entre politiciens ?
    C’est un ouvrage terrifiant qu’a publié la courageuse Claudia Tavares,
    recrutée par celui qui, alors âgé de 28 ans, deviendra le gendre de la plus
    grande fortune de France, le propriétaire de tous les médias dont nous
    venons de parler, avant de lancer Emmanuel Macron et d’en devenir l’un
    des plus proches confidents.
    ClaudiaTavaresm’atoutmontré.Lescontratsdetravail,les
    enregistrements,lesdiscussionsavecsesanciennescollègues.Elleet
    d’autresemployéesdeXavierNielm’ontracontélescombinespouréchapper aux juges d’instruction, récolter tous les vendredis des centaines
    de milliers de francs dans des sex-shops qui servaient de couverture à des
    réseaux de proxénétisme, les rapports infernaux qui s’imposaient au travail.
    Elles m’ont permis de comprendre, alors que j’écrivaisCrépuscule,
    comment cet homme est devenu si puissant, et a été capable de propulser la
    carrière de celui dont il me dirait, en 2014, qu’il voulait devenir président.
    Emmanuel Macron, qu’il a aujourd’hui, je le répète, hebdomadairement
    au téléphone, à qui il aura présenté Mimi Marchand, qu’il n’aura cessé
    d’inviter dans ses écoles, ses halles, afin d’en soutenir la campagne.
    Emmanuel Macron, qui lui proposera en retour de devenir candidat En
    Marche à la mairie de Paris, qui protégera son beau-père, Bernard Arnault,
    2efortune mondiale et propriétaire de LVMH, du Parisien, des Echos, plus
    grandannonceurfrançais,faisantrédigerparsongouvernementdes
    courriers l’appuyant (voir affaire Tiffany), dînant hebdomadairement avec
    lui, entre Bercy et la rue Barbet-de-Jouy grâce à l’intermédiation de Brigitte
    Macron, qui utilisera ensuite tous ces liens pour faire taire les rumeurs
    d’homosexualité qui couraient alors sur son mari.
    Cet ouvrage de Claudia Tavares, vous n’en entendrez parler nulle part, et
    surtout pas dans Mediapart, fondé grâce à un proxénète, Mediapart qui se fit
    pourtant, sous couvert d’intérêt général, une spécialité de publier au sujet
    des intimités de quiconque les intéressait. Un ouvrage qui pourtant apporte
    une pièce essentielle pour comprendre comment se font les destins et
    fortunes dans Paris, pourquoi les milliardaires rachètent les médias et se
    lient à des politiciens.
    C’est un livre à acheter et à soutenir,La Volonté d’exister, car Claudia
    Tavares a pris d’immenses risques en le publiant. Elle a mis sa vie en jeu.
    Elle a le courage des grands. »

    *
    Voilà le texte que je venais de publier, et que la toile tout entière
    commençait à relayer.
    C’est évidemment moi et non elle qui le payerais. Moi, car j’étais la force
    motrice qui permit à cet ouvrage, malgré le silence absolu des médias, detrouver un immense public, et d’ouvrir la boîte de Pandore concernant un
    hommequifutincarcérépouravoirexploitédesfemmes,lesavoir
    prostituées. Un homme initialement lié aux services de renseignement de
    notre État qui, n’hésitant pas à les trahir par la suite, commença sous leur
    protection à accumuler réseaux et infrastructures pour compenser les limites
    dont la nature l’avait doté. Un homme qui, à sa cime, après avoir usé de
    tous les stratagèmes pour compenser son absence de qualités, morales et
    physiques, faillit se faire rattraper, sauvé par un contact qui lui permit, la
    veille d’une perquisition, de faire disparaître, au logement de sa secrétaire,
    les preuves qui auraient permis de le condamner. Un homme qui dès lors, et
    après avoir fait détenir des journalistes qui tentaient d’enquêter à ce sujet,
    décida plus simplement de les acheter, et grâce à cette nouvelle influence,
    cetteprostitutionsibanaleparBalzacdéjàcitée,decorrompreles
    politiciensquiluipermettraientd’entrerdansungothaqu’ilavait,
    mensongèrement, des années, prétendu dénigrer, et d’ainsi, à jamais, se voir
    protégé. C’est alors que ces vérités se voyaient exposées, et que bien d’autres s’apprêtaient à affluer, que l’on se décida à me faire tomber.
  4. M1ch@el Member

    3. Benjamin Griveaux et Gabriel Attal

    Continuons et reprenons.
    Benjamin Griveaux, lorsqu’il était conseiller ministériel, touchait plus
    de 10 000 euros par mois au cabinet de la « socialiste » Marisol Touraine
    pour du « conseil politique ». Cela ne suffisant pas, il partit vendre son
    « influence » à Unibail (« influence », terme que l’élite utilise pour
    « corruption ») pour, selon ses dires, plus de 20 000 euros par mois. Sa
    mission ? « S’assurer que personne au ministère des Finances ne propose
    d’abolir une niche fiscale favorable à l’entreprise. » Ses moyens ? Les
    réseaux que l’État lui avait confiés.
    Nous étions en 2014. À ses côtés, Attal, Gabriel, 22 ans, aucune
    expérience professionnelle ni diplôme du supérieur au compteur, devenu
    opportunément l’ami de la fille de la ministre, se voyait octroyer un salaire
    de 6 000 euros par mois dans le même cabinet, où il serait chargé de
    recruter les chargés de mission et parlementaires socialistes qui serviraient
    par la suite à faire en sous-main la campagne de Macron.
    Attal était, théoriquement, rémunéré pour servir l’État, par le ministère
    des Affaires sociales et de la Santé. Pour aider nos médecins, infirmiers, à
    mieux soigner. Pour nous permettre d’anticiper ce qui viendrait. Il avait
    pour cela voitures de fonction, secrétaires et chefs cuisiniers à disposition. Il
    mettrait ces moyens au service de son ambition, puisque ne connaissant rien
    à ces sujets, il se trouvait, naturellement, comme Griveaux, en position non
    de servir, mais d’accaparer. Comme lui, autour de lui, l’on voyait certains
    jeunes que la même ambition réunissait.
    Au même moment, le cabinet Macron explosait les limites imposées par
    François Hollande en matière de conseillers. Il n’en comptait pas moins de
    six en communication ! Stéphane Séjourné, ancien lobbyiste, compagnon de
    Gabriel Attal, propulsé chez Macron après avoir été recruté chez Huchon, et
    Ismaël Emelien, ancien d’Havas dont la femme y travaillait encore et qui
    ferait attribuer des contrats sans appels d’offres à la multinationale pour des
    montants supérieurs à 300 000 euros grâce aux fonds du ministère, yorganisaient des événements pléthoriques avec les moyens de l’État pour
    préparer la campagne d’Emmanuel Macron, séduisaient les parlementaires,
    invitaient les journalistes, dînaient avec leurs propriétaires et adoptaient les
    mesures qu’alors ils suggéraient ; bref, préparaient eux aussi au détriment
    du bien commun l’ascension de leur chef. Rien de tout cela ne filtrait.
    Ces êtres avaient pour mission de servir leurs maîtres, que nous venons
    d’exposer. Gabriel Attal, à 29 ans, deviendrait, une fois l’élection de son
    patron assurée, député, porte-parole du parti puis ministre grâce au soutien
    de Stéphane Séjourné, qui était alors l’homme clef de la commission
    d’investiture d’En Marche et s’occuperait par la suite des nominations du
    groupe LREM à l’Assemblée. Séjourné – qui avait masqué sa relation et les
    renvois d’ascenseurs qu’il mettait en place avec Attal sous le prétexte
    commode de l’impossible outing, alors qu’ils étaient pacsés – se verrait
    quant à lui nommé à l’Élysée comme conseiller politique, tandis qu’Ismaël
    Emelien – qui y recruterait Ludovic Chaker, lui-même en charge du
    recrutement d’Alexandre Benalla avant d’être envoyé à mes fenêtres pour
    m’intimider, et de l’y charger de la mise en place d’une « garde
    prétorienne » que les menus excès de ce dernier ont fait tomber – était
    nommé conseiller spécial. Toujours rémunérés par des citoyens qui de tout
    cela étaient tenus loin.

    Griveaux est quant à lui devenu ministre et porte-parole du
    Gouvernement, avant de faire exploser ses dépenses en cabinet, se laisser
    empêtrer dans la lubricité, et renoncer à ces fonctions pour un poste de
    présentateur de télévision. Tous ont trahi leurs familles politiques d’origine,
    mais aussi leurs fonctions et cet État qui les a rémunérés et propulsés aux
    plus hautes responsabilités. Tandis que Griveaux, après avoir échoué et
    s’être vu, d’attaque de fenwick en mépris généralisé, exposé dans son
    intimité, rebondissait dans l’une des usines à spectacles que ses maîtres
    détenaient, Séjourné se voyait exfiltré comme parlementaire européen, et
    Gabriel Attal, ayant pourtant participé, comme Griveaux, Véran et
    Salomon, à l’adoption des politiques de santé qui mèneraient notre pays au
    précipice, se voyait promouvoir porte-parole du Gouvernement.
    Faut-il s’étonner qu’Attal et Griveaux, aux poches bien remplies, soient
    devenus porte-paroles de notre pays sans avoir jamais auparavant travaillé,
    alors qu’ils bénéficièrent, article de complaisance sur article de
    complaisance, de l’appui de Mimi Marchand, et par son truchement, de
    Ramzi Khiroun, alors dirigeant de facto de Lagardère Active (et donc

    Nicolas Sarkozy s’affaira tant qu’il obtint d’Arnault, Bouygues et Lagardère
    qu’ils devinssent qui ses témoins de mariage, qui les parrains de ses enfants,
    qui leurs « grands frères » putatifs, et ainsi entouré, obtint couvertures de
    presse mirifiques et appuis substantiels en échange de faveurs indécentes,
    renversant ainsi le rapport de force avec l’aristocratie du petit Paris qui le
    tenait en mépris.

    Ce serait lui qui, échouant aux primaires de la droite, mobiliserait ses
    réseaux pour entraîner cette créature qui, de scandale en scandale fabriqué,
    par une presse avariée, voyant ses opposants tomber, finirait par s’imposer
    et protéger les intérêts de ceux qui l’avaient précédé et accompagné, sans
    jamais plaire ni charmer.

    Voilà comment se constituent en France les « miracles » que la presse va
    bêtement relayer, et que les journalistes vont raconter, sous le regard bœuf
    et pitoyable de leurs collègues honnêtes, convaincus de l’impossibilité que
    ces stratagèmes puissent être adoptés. Voilà comment l’on se retrouve
    dirigés par des gommeux sans talents, exploitant et pillant les ressources
    d’État au service de leurs intérêts.

    Voilà comment un pays s’effondre dans la médiocrité. Spectateurs des
    mouvements des « Grands », finançant leurs ascensions, subissant leurs
    coups et petits mots lorsqu’ils ont besoin de se défouler, les Français ébahis
    et trahis en sont réduits à tenir et encaisser.
    Ces êtres ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption. Et nous sommes
    ceux qui, bêtement, leur permettons de perdurer, en renouvelant
    régulièrement notre croyance en les récits qu’ils sont chargés de nous
    conter.

    Reprenez le fil de la crise sanitaire. Les chiffres qui sont ici énoncés. Les
    relations et corruptions qui les ont enfantés. Et demandez-vous. Combien de
    morts ces êtres ont-ils engendrées ?
    Combien de vies, Gabriel, Benjamin, Olivier, Jérôme, Marisol, Agnès,
    Édouard, Xavier, Emmanuel, votre ambition a-t-elle coûtées ?
    Combien en avez-vous tué ?
    Reprenez le fil de la crise sanitaire. Et comprenez l’utilité des élections
    auxquelles vous êtes invité à participer, de ces débats indécents où l’on
    prétend manœuvrer des idées. Droite et gauche font semblant de s’affronter.
    Et à la fin, vous vous verrez, une nouvelle fois, asservi et trompé, pour le
    plus grand bonheur des marionnettes et de leurs chefs, qui vous avaient été
    présentés.
  5. M1ch@el Member

    4. Arnaud Lagardère

    Arnaud Lagardère, en mai 2019, avait de quoi fêter. Il venait de
    gagner 200 millions d’euros en vendant la chaîne Gulli, créée gratuitement
    quinze ans auparavant grâce à l’État.

    La conseillère audiovisuelle de M. Macron, la personne qui a supervisé
    cette opération, était la femme d’un énarque pantouflard, Fabrice
    Bakhouche, recruté chez Arnaud Lagardère au lendemain de l’élection
    d’Emmanuel Macron, après en avoir écrit le programme audiovisuel.
    Bien avant cela, Emmanuel Macron, lorsqu’il n’était qu’un mini-
    Bakhouche, avait été le banquier d’Arnaud Lagardère à Rothschild,
    circa 2008. Arrivé là-bas en pillant ses réseaux d’État, il y avait notamment
    été chargé de la branche médias du groupe Lagardère.

    Arnaud Lagardère se servirait ensuite d’Emmanuel Macron, une fois ce
    dernier nommé à l’Élysée par François Hollande, pour obtenir 100 millions
    d’euros en cash (à titre personnel) en organisant la revente de ses actions
    EADS, avec l’appui de Thierry Breton.
    Revente rendue nécessaire car cet héritier était tellement incompétent
    qu’il n’arrivait plus à payer ses traites et financer le train de vie que sa
    compagne aux largesses éprouvées ne cessait de réclamer.

    Après s’être comporté comme son banquier d’affaires à l’Élysée donc,
    Emmanuel Macron a naturellement demandé de l’aide à Arnaud Lagardère
    lors de sa nomination à Bercy comme ministre de l’Économie. Lagardère,
    qui avait de la mémoire et des intérêts, lui a immédiatement rendu la faveur
    en dépêchant à ses côtés son conseiller Ramzi Khiroun (celui de la Porsche
    de DSK). Vanity Fair raconterait comment ce dernier posait ses Berluti sur
    le bureau du ministre, tout en le conseillant.

    C’est ce même Ramzi Khiroun qui, alors, naturellement, organiserait le
    premier entretien « passe-plats » du ministre, sur Europe 1, avec son ami
    Elkabbach, pour présenter M. Macron aux Français. Vous vous souvenez,
    cet entretien où Emmanuel Macron parlait des « illettrées de Gad ».Et comment l’avait-il fait ? Tout simplement parce qu’Europe 1 était
    alors propriété de Lagardère, et que Lagardère pouvait à tout moment
    imposer ses pions en cette station.

    C’est le même individu qui ensuite organiserait, avec le bienveillant
    appui de Xavier Niel – voisin d’Arnaud Lagardère –, les fausses
    paparazzades orchestrées par Mimi Marchand qui nourriraient les unes de
    Paris Match, dont celle en maillot de bain de Brigitte Macron.
    Car Paris Match était alors propriété de Lagardère.
    C’est ce même individu enfin, qui ferait naître les unes dithyrambiques
    du JDD au sujet d’Emmanuel Macron dans les semaines qui suivraient sa
    nomination à l’Élysée.

    Car le JDD était alors propriété de Lagardère.
    Ces sondes créeraient une excitation médiatique artificielle, que MM.
    Arnault et Niel compléteraient, afin de propulser un personnage
    insignifiant – mais détenteur d’un troisième prix de piano au conservatoire
    régional d’Amiens – aux têtes de notre État.
    Pourquoi Arnaud Lagardère avait-il fait tout cela ? Pour pouvoir se
    trouver quelques années plus tard en conditions de vendre Gulli, chaîne
    dont la licence fut, je le répète, offerte gratuitement par l’État, à des
    conditions qui lui permettraient de continuer de brûler son capital d’État, en
    faisant notamment adopter, via la conseillère audiovisuelle de Macron, toute
    une série de régulations qui provoqueraient la disparition de la principale
    concurrente de Gulli, France 4, une certaine chaîne d’État.
    Et qui est Arnaud Lagardère ?

    Arnaud Lagardère est un être à la bêtise consumée qui aura démantelé
    l’empire créé par son père grâce à l’État, propulsé président du conseil
    d’administration d’Airbus malgré une intelligence confinant à la débilité
    mentale, embarrassante pour quiconque l’ayant approché.
    Un être qui aura dévasté l’un des plus importants empires industriels
    français en trente ans, jusqu’à se vendre à Vincent Bolloré et Bernard
    Arnault, et ainsi, permettre que soit recomposé un groupe puissant qui, à
    son tour, propulsera celui qui succédera au Président.
    Un être qui aura dilapidé les centaines de millions d’euros que le génie
    français avait générées, et qu’il se sera appropriées, jusqu’à disparaître
    étouffé.

    Aujourd’hui, c’est Éric Zemmour qu’un certain Vincent Bolloré a, par de
    similaires techniques, fabriqué. Qu’il gagne ou pas n’importe pas.Enjolivant les foules de spectateurs assurées par la campagne ainsi lancée, il
    renforcera la croyance en un système avarié, donnant l’impression d’un
    enjeu qui accroîtra l’adhésion des Français, et renforcera le pouvoir de ceux
    qui l’ont fabriqué.
  6. M1ch@el Member

    5. Bruno Roger-Petit

    Le conseiller d’Emmanuel Macron, l’ancien journaliste Bruno Roger-
    Petit, qui aura eu le courage de sa prostitution en assumant la vérité de sa
    fonction et en se vendant directement au pouvoir qu’il était censé contrôler,
    s’est indigné ouvertement de notre idée de créer des tribunaux populaires
    pour juger ceux dont il se repaît.

    Il le fit publiquement alors que son petit chef remontait les Champs-
    Élysées parfaitement évidés, dans une ambiance nord-coréenne glaçante et
    sidérante, alors que les gilets jaunes dominaient.
    Quel plus beau symptôme d’un crépuscule pour un régime avarié ?

    J’aimerais lui adresser un mot, à lui qui est allé goûter les bienfaisances
    du pouvoir et qui fut le seul, avec Aurore Bergé, à assumer la peur qui
    l’habitait : qu’il ne s’inquiète pas, car ni lui, ni les membres du clergé
    médiatique qui expriment leur panique sur les réseaux sociaux depuis que
    cette vidéo a circulé, ne seront concernés.

    Lorsque la fin de l’impunité viendra, la justice se fera. En toute placidité.
    De Lauvergeon et ses 4 milliards d’euros à Castaner et ses mains
    arrachées, en passant par Philippe et ses pantouflages avariés, beaucoup,
    d’évidence, tomberont.

    Et tandis que les asservis et vassalisés ne pourront que regarder,
    dégoûtés, l’effondrement de l’empire auquel ils s’étaient donnés,
    Nous, restés dans l’intégrité, nous repaîtrons de ce spectacle et jouirons
    sainement d’une forme, en ce pays, de rapport à la dignité.
    Il ne sera donc pas ciblé. Ni décrit dans ce texte, car à trop écrire la
    médiocrité, on finit par y sombrer.

    Qu’il soit donc rassuré : sa corruption demeurera impunie.
    Petite pensée pour lui qui s’amuse tant, au sommet des sommets, avec ce
    pouvoir qui ne lui appartient pas.
    Nous serons ravis de l’épargner.

    6. Anne Lauvergeon

    En 2006, Anne Lauvergeon décide d’acheter trois mines fantômes pour le
    compte d’Areva.
    Elle fait disparaître 1,8 milliard d’euros des caisses de l’État, en
    prétendant chercher de l’uranium là où, depuis soixante ans, il est acté par
    le CEA qu’il ne s’en trouve pas.

    Quatre ans plus tard, ce ne sont plus 1,8 milliard d’euros, mais 4 qui ont
    disparu. 6 000 emplois supprimés. Une explosion des factures d’électricité
    pour des millions de Français. L’une des plus grandes affaires de corruption
    de l’histoire éclate. Areva est démantelée. EDF doit être recapitalisée.
    Anne Lauvergeon n’a pas passé un seul jour en prison. Et n’a jamais
    expliqué en quoi cet argent aura été dilapidé.

    Au contraire, elle appellerait à la rescousse un énarque et politicien,
    recruté contre sommes sonnantes et trébuchantes, pour la protéger, étouffer
    l’affaire UraMin et accompagner un certain M. Balkany, repéré porteur de
    15 millions d’euros à la sortie de Bangui.

    Cet énarque et politicien, prêt à se vendre pour un rien, s’appelait
    Édouard Philippe. Ancien conseiller d’État, la veille au ministère de
    l’Environnement, le lendemain auprès de Macron, cofondateur de l’UMP, il
    devint directeur du lobbying chez Areva.

    Mme Lauvergeon, elle, ancienne sherpa de Mitterrand, chercherait entre-
    temps à devenir ministre de l’Industrie. Sans se rendre compte que des
    limites avaient été franchies. Elle ne sera ainsi que nommée au conseil
    d’administration d’Engie, là où de bien plus grands rêves étaient fomentés.

    Anne Lauvergeon, normalienne, avait acquis au sortir de l’adolescence
    l’une de ces charges aristocratiques que la France n’a jamais cessé
    d’octroyer : intégrée au corps des Mines, elle en tirerait, toute sa vie, une
    succulente impunité, que l’ensemble des Français n’aura eu de cesse de
    payer. Remercions tous ceux qui l’ont, tout ce temps, protégée.
  7. M1ch@el Member

    7. Thierry Breton

    5,7 milliards d’euros. C’est le « cadeau » de la France à Atos et Enedis en
    échange de l’installation de 35 millions de compteurs Linky, opération
    industrielle catastrophique dont l’absurdité a été démontrée par la Cour des
    comptes, et qui continue de faire scandale jour après jour.
    Qui dirigeait alors Atos et a fait usage de son entregent pour en tirer près
    de 2 milliards d’euros pour son entreprise ? Un certain M. Breton, propulsé
    par M. Macron à la Commission européenne après l’échec de la candidature
    de Mme Goulard, retoquée – cela ne s’invente pas – pour corruption et
    conflits d’intérêts.

    Combien Thierry Breton a-t-il touché lors de son passage à Atos,
    entreprise où il avait été propulsé après avoir été ministre de l’Économie,
    « miraculeusement redressée » selon les médias, grâce à cette opération de
    corruption ?

    Plus de 40 millions d’euros.
    Combien cela nous a-t-il coûté ? Plus de 140 euros par Français.
    Et combien de stock-options lui reste-t-il ? L’équivalent de 50 millions
    d’euros, qui viennent s’ajouter à 200 millions d’euros de patrimoine
    personnel, accumulé en alternant privatisations, passages en cabinet et
    nominations politiques depuis trente ans.

    Un modèle pour M. Macron que cet être qui a privatisé les autoroutes,
    après être passé chez Bull et Thomson lors de leur pillage (privatisation) ;
    qui a installé à la tête d’Orange son « ami » Didier Lombard, où celui-ci
    provoquerait, aux côtés, entre autres, de la future PDG de France
    Télévisions, Delphine Ernotte, une vague de suicides inédite, enfantés suite
    à de menus exploits dans ladite entreprise à travers la dévastation
    notamment de son corps technique.

    Un modèle pour M. Macron, que ce M. Breton, maintenant propulsé à la
    tête de la plus puissante administration européenne, infatué de titres
    laudateurs, n’ayant jamais été inquiété, s’appuyant sur ses relais politiqueset administratifs pour toujours rebondir et mieux nourrir les entreprises dont lui était offerte la direction, plaçant dans le privé ses enfants pour mieux éviter que toute cette ruine n’impacte ses propres rejetons, là où le reste de
    la population continue d’en payer les effets bien après qu’il se voit enterré
    aux côtés de son ambition, par la dégradation continue des services publics
    produite par ses décisions, et la compression des finances des Français qui
    auront servi à financer le succès de sa communication.
    Non, ces êtres ne sont pas corrompus, vous avez raison.

    Répétons. Ils sont la corruption.

    8. Martin Hirsch

    Martin Hirsch, payé entre 150 et 200 000 € par an par nos bons soins
    depuis trente ans, fut à l’origine de la fin du RMI et de son remplacement
    par le RSA. La réforme amena, en pleine crise économique, à la création
    d’une machinerie bureaucratique extravagante qui, au moment le plus
    sensible de l’existence de millions de personnes, accrut le taux de non
    recours aux aides sociales et empêcha des milliers d’entre elles d’obtenir la
    protection à laquelle elles avaient droit. En des termes plus crus : alors
    qu’ils crevaient de faim, des corps cessèrent de nourrir et d’être nourris,
    parce que M. Hirsch ainsi agit.

    Combien en moururent ? Cela ne l’intéressa jamais, comme
    les 15 000 morts annuels que le chômage de masse produit, selon
    l’INSERM, n’inquiétèrent jamais ceux qui les suscitèrent sur quarante
    années suivies.

    Deux ans après la création du RSA, 1,7 million de personnes ne
    touchaient toujours pas les aides auxquelles elles avaient droit, alors que la
    plus sauvage des crises économiques en quatre-vingts ans accablait nos
    concitoyens.

    1,7 million de personnes pauvres, précaires, dévastées, déjà soumises à
    l’angoisse d’un chômage qui, rappelons-le, tue 15 000 personnes chaque
    année, se voyaient privées de protection par une machine bureaucratique
    que nous tous financions.

    M. Hirsch, qui fut à l’origine du RSA, ne s’approcha jamais de ces eaux-
    là. Ambitieux au diable, socialiste devenu sarkozyste puis hollandiste et
    macroniste, il obtint au contraire l’un des plus prestigieux maroquins de la
    Ve République après avoir détruit des vies infinies. La direction de l’AP-
    HP – les hôpitaux parisiens.

    Nous étions en 2013 et, satisfaisant ainsi son ambition primesautière, M.
    Hirsch sautillait. De Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy, puis de Nicolas
    Sarkozy à François Hollande, ses réseaux patiemment travaillés durant de
    nombreuses années, et en partie hérités, lui avaient suffi à étouffer les cris
    des milliers de destins brisés que son passage par le gouvernement de M.
    Fillon avait suscités, s’assurant ainsi que ces corps ne feraient jamais
    obstacle à son ascension, et lui permettraient, sous Macron, de prolonger
    une chirurgicale entreprise de démolition.

    Ayant obtenu leur direction, il appliqua aux hôpitaux de Paris une
    politique de réduction des moyens de soins, ainsi qu’une
    « managérialisation » de leur fonctionnement, qui provoquèrent perte de
    sens et précarisation des soignants. La « réorganisation » menée, traduite
    principalement par la fermeture de lits et mise en tension du personnel, se
    fit au détriment des populations.

    Brigitte Macron pouvant encore fréquenter l’hôpital américain pour s’y
    faire traiter – comme cela fut révélé l’été précédant la crise que l’on sait –,
    Bercy se montra satisfait et M. Hirsch protégé des « protestataires » qui sur
    son chemin se situaient. L’on pouvait gazer sans difficulté quiconque osait
    s’opposer, et quant à ceux qui mouraient alors que des services d’urgence,
    partout, se paralysaient, personne ne les entendait. De dîner en ville en dîner
    en ville, M. Hirsch voguait sans guère s’en préoccuper, rêvant même à de
    plus prestigieuses entrées.

    Jusqu’à ce qu’une nouvelle crise le rattrape. Celle du coronavirus, lors de
    laquelle il prétendrait, avant qu’elle n’atteigne son acmé, qu’il n’y avait
    nulle crainte à avoir, et qu’aucun tri ne serait effectué dans les hôpitaux
    qu’il dirigeait.

    Mensonge, comme on le démontrerait, mensonge qui ne tarderait pas en
    une semaine à s’effondrer, et qu’il continuerait, pourtant, à répéter.
    Combien moururent de son fait ? Nous ne le saurons jamais.
    Mais ce que l’on sait, c’est que M. Hirsch s’agita pour tout masquer,
    continua de prétendre que les lits n’avaient pas manqué, et commença à
    s’exposer afin de se sauver.

    C’est que cette fois, les bourgeois aussi avaient été touchés. Si la
    courtisanerie a en France le goût du sang, c’est bien à condition que celui
    des dominants s’en trouve préservé.

    C’est le pacte tacite : détruisez, tant que nous demeurons protégés. Alors,
    lorsqu’un coronavirus vint rompre leurs plans, M. Hirsch sentit le souffle de
    la mort s’approcher.

    L’on ne compte pas les morts, sauf lorsque ceux-ci, s’empilant, menacent
    le règne du roi auquel on s’est consciencieusement dévoué.
  8. M1ch@el Member

    9. Fabrice Fries

    Le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, est un énarque et héritier, lancé dans le
    grand bain par le parrain de Macron, Jean-Pierre Jouyet, ce qui lui permit au
    début des années 90 de devenir un « Messier Boy ». À l’époque, Jean-Marie
    Messier, dit J2M, devenu lui aussi haut fonctionnaire grâce à des études
    payées par la collectivité, avait pantouflé dans une banque d’affaires, où il
    gagna beaucoup d’argent, en s’occupant notamment des privatisations qu’il
    avait auparavant recommandées au ministère qu’il conseillait.

    M. Messier avait décidé de se faire nommer à la tête de la Compagnie
    générale des eaux. La CGE, future Vivendi, était un service public prospère
    qui venait d’être privatisé par le gouvernement Balladur, dont M. Messier
    avait été le conseiller... aux privatisations. Il y recrute M. Fries, comme
    chargé de mission.

    Ensemble, M. Messier et M. Fries font fi de tout conflit d’intérêts,
    absorbent Havas, que Messier avait fait privatiser en y faisant, en douce,
    nommer M. Fries, qui se chargerait très vite de vendre l’entreprise à celui
    qui l’employait. Ils gagnent des fortunes, alternent les casquettes et les
    scandales sans jamais s’en soucier, et vont faire disparaître plusieurs
    milliards de francs de la poche des Français, ruinant des centaines de
    milliers d’épargnants. En quelques années, l’ancienne Compagnie générale
    des eaux, fleuron du service public aux côtés, notamment, d’Havas, est en
    faillite technique.

    C’est une époque où nos deux comparses ne comptent pas les voyages en
    jet privé, où l’on peut s’acheter à New York – en profitant de l’assise
    financière d’une ancienne entreprise publique – des appartements de
    fonction à 18 millions de dollars, où l’on décide, sur un coup de tête, de
    racheter Universal et de s’ouvrir des bureaux à Hollywood pour, fumant des
    cigares, pouvoir approcher les starlettes, où l’on fait surveiller par des
    barbouzes les auteurs des Guignolsque l’on a, par le truchement de
    Canal+, là aussi rachetés ! – et où l’on peut provoquer des milliards de perte
    chaque année sans que personne n’ose le dénoncer.C’est la fin des années 90, consécration du pillage de l’État et de l’argent
    roi, peu de temps avant qu’un certain Macron décide d’entrer à l’Inspection
    des finances, pour, comme nos comparses, saisir Paris et vivre la grande
    vie.

    Mais la grande vie a ses limites, et ces limites, ce sont les ressources de la
    collectivité, de chacun des Français qui, exsangues, n’arrivent plus à
    financer les folies de ceux qui sont censés les protéger. Viré après que
    Vivendi se fut, du fait de ces escroqueries successives, littéralement
    effondré, M. Fries retrouve en toute impunité son poste à la Cour des
    comptes, sans que personne ne pense à le lui reprocher. Il y végète un
    temps, avant de se décider à faire fructifier son carnet d’adresses acquis
    grâce à l’État, c’est-à-dire nous, dans le privé, puis chez Atos, puis chez
    Publicis, sans jamais renoncer à son statut de haut fonctionnaire, à la
    possibilité de se voir une nouvelle fois, en cas d’échec, récupéré par la
    collectivité. Sait-on jamais.

    Propulsé après quelques années à la tête de Publicis Consultants, il divise
    rapidement le chiffre d’affaires par deux et licencie deux tiers des salariés,
    mais en profite pour faire, encore, fructifier ses réseaux, sachant se montrer
    aimable et mettre les moyens de son entreprise au service de tel ou tel haut
    fonctionnaire, dirigeant d’entreprise ou politicien en difficulté qui saurait
    par la suite le récompenser, montrant toujours sa disponibilité à l’heure
    d’intermédier, corrompre un journaliste, lancer une opération de
    communication afin de les assister, les protéger, participer en somme à ces
    comportements délétères que le petit Paris a banalisés.

    Les années passent et l’incompétence rattrape notre homme qui pourtant
    bénéficie toujours de la même impunité. Marié à une haute fonctionnaire de
    la Commission européenne, ayant épuisé les crédits de son entreprise, et
    peut-être un peu hésitant sur la suite à donner à ses brillants faits d’armes, il
    se domicilie en Belgique, paradis fiscal, tout en retrouvant à nouveau son
    poste à la Cour des comptes, sans que l’on sache bien comment les deux
    peuvent se combiner et quel contrôle sur les finances publiques il pourrait
    exercer. On l’imagine vaguement ennuyé, comptant les fortunes que ses
    grandes aventures et l’État – les Français – lui ont permis d’accumuler, et
    tentant de faire fructifier ses réseaux afin d’une nouvelle fois, se relancer.
    C’est le moment où Macron décide de faire nommer notre impétrant à la
    tête de l’AFP, la plus importante agence d’information de la planète. Lesmondes se retrouvent, les générations se relient, les ambitions sont ainsi
    unies.

    L’AFP, c’est le fleuron de la presse française, créée après la Libération
    pour porter la parole de la France, et financée pour cela par nos deniers. Un
    lieu où des milliers de correspondants travaillent, nourrissant par leurs
    dépêches les médias de la planète, qui se contentent pour la plupart d’en
    recycler les contenus sans jamais en vérifier la véracité. Un lieu de pouvoir
    donc, et d’influence, stratégique pour quiconque chercherait à demeurer à
    l’Élysée.

    M. Fries a-t-il été un jour journaliste ? Non.
    A-t-il un jour eu des responsabilités éditoriales ? Non.
    A-t-il montré un quelconque talent ou mérite dans les différentes
    fonctions auxquelles ses réseaux hérités (Seydoux) et acquis (Jouyet, Lamy,
    Messier) lui ont permis d’accéder ? Non.
    Alors pourquoi a-t-il été propulsé à la tête de l’AFP ?
    Devinez.

    Du refus de l’AFP de couvrir le procès qui, déclenché par une plainte du
    couple présidentiel contre un SDF, aboutira à la défaite des Macron ; aux
    menaces voilées visant à faire taire ceux qui oseraient critiquer le travail du
    Gouvernement ; et passant par mille autres compromissions nées de la
    médiocratisation d’une agence qui un jour fit rayonner notre pays, il n’est
    pas difficile de répondre, quatre ans après, à la question posée.
    Il y a des êtres qui se montrent prêts à tout, lorsqu’ils sont en service
    commandé.

    Il y a des êtres dont la valeur pour le pouvoir est proportionnelle au coût
    de leur inanité.
    Ayons une pensée pour Jean-Marie Messier.



    10. Marie Fontanel, Agnès Buzyn et Anne-Marie
    Armanteras de Saxcé


    Souvenez-vous, nous sommes à l’été 2020. Nos politiciens triomphants
    annoncent à tout rompre leur victoire sur la pandémie. En récompense de
    ses merveilleux services, et des excellentes décisions qu’elle avait aidé à
    prendre pour détruire notre système de santé, Marie Fontanel, conseillère
    santé d’Emmanuel Macron, est nommée ambassadrice à Strasbourg (sic) en
    août 2020.

    Celle-ci, mariée à un cadre LREM, avait quitté son poste de conseillère
    le 31 janvier 2020 afin de participer à la campagne municipale de son mari
    (re-sic), et n’avait été remplacée qu’au 1er mars, laissant pendant un mois
    l’Élysée sans responsable des questions de santé, alors qu’une crise
    mondiale se déclenchait. C’est pendant cette période que Macron a incité
    les Français à continuer de se rendre au théâtre, comme si de rien n’était.
    Mme Fontanel, qui aura supervisé l’adoption de l’ensemble des décisions
    ayant amené à l’effondrement de nos capacités hospitalières, n’eut jamais
    de comptes à rendre sur les décisions prises pendant cette période, et
    bénéficie depuis, comme Buzyn, de plus de 15 000 euros de revenus
    mensuels et de tous les avantages diplomatiques qui peuvent en être
    attendus. Quant à sa successeur, Anne-Marie Armanteras de Saxcé, pas une
    enquête n’a été menée à son sujet.

    Or cette dernière devrait nous intéresser. Technocrate sans âme ni pensée,
    Armanteras de Saxcé, qui n’avait aucune compétence médicale, fut
    propulsée à la tête de la DGOS puis à l’HAS par Marisol Touraine à la fin
    du quinquennat Hollande, où elle travaillerait avec une certaine Agnès
    Buzyn, qu’elle connaît déjà bien. De là, les deux insuffisances vont se
    renforcer.

    La DGOS, c’est l’instance où un certain Jean Castex s’était illustré en
    faisant appliquer la funeste tarification à l’activité (T2A). C’est cette
    instance qui maîtrise les allocations budgétaires hospitalières. En d’autres
    mots : c’est de là que sont issues les politiques qui nous enfermentaujourd’hui, de la réduction du nombre de lits à l’absence de recrutement de
    soignants. Épinglée pour avoir, lors de sa direction de la Salpêtrière,
    autorisé des cumuls de revenus pour le moins particuliers, permettant à des
    médecins d’être financés en parallèle par Total, Mme Armanteras de Saxcé
    passe néanmoins entre les gouttes et réussit à se lier avec la future ministre.
    Personne ne semble alors se souvenir que sa gestion hospitalière avait déjà
    été remise en cause lors d’une précédente pandémie, celle de H1N1. Alors
    en charge du groupe hospitalier incluant la Salpêtrière, elle voit sa gestion
    dénoncée par des syndicats pour y avoir exposé les soignants. Aucune
    conséquence n’en est tirée.

    Des années plus tard, alors que le virus croît, et que la ministre de la
    Santé, Agnès Buzyn, et la conseillère santé du Président, Marie Fontanel,
    démissionnent conjointement, Armanteras de Saxcé fait jouer ses réseaux et
    se retrouve propulsée à l’Élysée, en tant que responsable des politiques de
    santé et donc de la gestion de la pandémie. Sans compétences médicales,
    elle va se retrouver aux manettes du premier confinement, tandis que
    Castex se chargera lui du premier, et alors affirme-t-il dernier,
    déconfinement.

    Pas un journaliste, parmi les dizaines de milliers que compte ce pays, ne
    cherchera à enquêter au sujet d’une femme venue du rien, propulsée par des
    ressorts enfiévrés à un poste de responsabilité qu’elle ne pouvait assumer,
    laissant sans pilotage politique la gestion de la crise entre les mains de l’ami
    de Martin Hirsch, Jérôme Salomon, chargé de faire l’inverse de ce qu’il
    avait, année après année, prédiqué, sans que personne à aucun moment
    n’interroge rôles et fonctions dans les désastres qui s’ensuivraient.
    Il aurait suffi pourtant de taper son nom sur l’un de nos réseaux sociaux
    pour, découvrant des vidéos elle s’exprimait, comprendre la
    dégénérescence qu’elle incarnait.
  9. M1ch@el Member

    11. Jean-Marie Messier, Patrick Klugman, Gérard
    Mestrallet et Matthias Fekl

    Qu’y a-t-il de plus rentable que la politique ?
    L’agence Equanim créée par les anciens élus « socialistes » Matthias Fekl
    et Patrick Klugman, a touché 10 millions d’euros en avril 2021 pour
    « apaiser » le conflit entre Suez et Veolia, deux anciens monopoles d’État
    privatisés sans raisons.

    10 millions d’euros. Pour une semaine de mission.
    La raison de cette rémunération ? Les craintes qu’avaient les dirigeants
    des deux grands groupes concernant des poursuites pénales, suite aux raids
    successifs qu’ils avaient lancés pour mener à bien leurs velléités de fusion.
    10 millions pour une mission de médiation d’une semaine, que les
    Français payeraient en factures d’eau et d’électricité.
    Voilà ce qu’ont récupéré deux politiciens chevronnés, rentabilisant le
    carnet d’adresses que leurs élections et nos institutions leur avaient permis
    de constituer.

    Et qui touchera la plus grosse part du gâteau ? M. Mestrallet, médiateur
    désigné, ancien PDG de Suez et président d’honneur du groupe, détenant
    encore des actions chez son principal employeur, et dont la retraite chapeau
    de 21 millions d’euros à son départ d’Engie – un autre groupe privatisé –
    avait été avalisée par le principal actionnaire de son groupe, l’État, dont le
    représentant était alors... Emmanuel Macron.

    10 millions d’euros donc. Pour une fusion entre deux groupes que les
    Français avaient fondés et que leurs dirigeants pillaient.
    Privatiser pour piller. Voilà le modèle qui, depuis trente ans, a été
    consacré. Privatiser pour se gaver. Privatiser pour nous écraser.

    Il n’y a aucune rationalité, autre que celle de leurs intérêts, à ces
    opérationsquel’onvousprésenteracommenécessairespourse
    « moderniser », et dont les termes abscons vous tiendront éloigné.
    Jean-Marie Messier, ancien haut fonctionnaire propulsé à la tête de
    Vivendi qu’il avait, rappelons-le, lui-même privatisé avant de le mettre enfaillite et de partir avec de très nombreux millions, aura quant à lui
    touché 22 millions d’euros pour avoir organisé le « raid » failli dont il est
    icisujet,évitantcependant,grâceàsoncollègueMestralletet
    les 10 millions susmentionnés, une nouvelle fois la case prison.
    Ne vous étonnez pas lorsque, une nouvelle fois, l’on vous ressortira, en
    extrême urgence, un dossier comme celui d’ADP.
    Ne vous étonnez pas lorsque, une nouvelle fois, l’on vous fera croire que
    c’est au nom, non de leurs intérêts, mais d’une grande idée, que ces
    opérations sont menées.

    Ne vous étonnez pas lorsque, pour couvrir tout cela, l’on propulsera un
    jeune premier, que l’on vous présentera comme le Mozart de l’Élysée, afin
    de s’assurer de la préservation de leurs intérêts.

    Ne vous étonnez pas, enfin, lorsqu’une fois son mandat achevé, ce même
    homme partira « dans le privé » rentabiliser les lourds efforts qu’il aura faits
    cinq années durant, pour permettre aux quelques-uns qui l’auront propulsé
    de s’enrichir au détriment des Français.
    Cela fait des décennies que cette comédie ne cesse de durer.
    Cela se prolongera jusqu’à ce que nos ressources soient épuisées, et que
    nous nous décidions, enfin, à nous lever.
  10. M1ch@el Member

    12. De Marc Guillaume à Evan Spiegel, en passant
    par Emmanuel Macron

    Les gilets jaunes rugissent. Et voilà que Xavier Niel, gendre de Bernard
    Arnault,oligarqueayantfaitMacronetrachetéLeMonde,L’Obs,
    Télérama,investidansMediapart,Bakchichettantd’autres« sans
    raisons », se porte au secours de son poulain comme il le fait depuis 2014,
    en affirmant que son copain est un « super président ».

    Il le fait bien sûr sur l’alors radio de Lagardère, Europe 1, qui via Mimi
    Marchand(financéeparNiel)aconstruitlanotoriétédesonancien
    banquier, propulsion record d’un inconnu à l’Élysée en moins d’un an
    notamment grâce à la publication de pas moins de 29 unes de magazines
    people( !), dont les paparazzades arrangées vendues àParis Match,
    encore propriété avec le JDD et quelques autres de l’héritier de Jean-Luc
    Lagardère, universellement méprisé et pourtant par d’autres, du fait de sa
    capacité à mettre en branle ses médias au profit de certains intérêts,
    longtemps encore stipendié.

    On attend que Henry Hermand sorte de sa tombe et nous fasse un laïus en
    faveur de son poulain dont il a financé la vie privée, probablement via
    Le 1 hebdo, dont il admettrait qu’il l’avait financé afin d’aider Macron à se
    voir consacré.

    OuqueBernardMourad,nomméparPatrickDrahipourdiriger
    L’Express et Libération (puis BFM et RMC), nous en fasse l’éloge. Après
    tout, il avait été nommé à ce poste en 2014, d’où il assistait aux réunions de
    rédaction et recommandait des unes sur son ami Macron, qui avait lui-
    même présenté Drahi à Hollande pour lui permettre de racheter SFR, contre
    un appui à l’ancien président qui ne tarderait pas à venir. Vous trouvez que
    l’on commence à se répéter ? C’est parce que vous n’avez pas idée d’où ces
    compromissions vont nous mener.

    Hollandeavaitalorsacceptécedealcontrele« sauvetage »de
    Libération,acquiesçantàlaconstitutiond’uneoligarchie,pensant
    naïvement qu’elle le servirait. Voilà pourquoi il s’était senti « trahi » parMacron lorsque celui-ci, tout cela, récupérerait. Vous criez au complot ?
    CelaaétéracontéparBernardMouradlui-même,dansl’éditionde
    novembre 2018 deVanity Fair, en s’en vantant ! Sans gêne, Mourad passera
    d’ailleurs de ce poste à la direction de la campagne de Macron, puis, une
    fois le travail achevé, à Bank of America Paris, à qui Macron, via l’APE,
    venait d’attribuer le juteux mandat de privatisation des Aéroports de Paris.
    L’on arguera que seules quelques banques pouvaient s’en charger. L’on
    répondra qu’elles sont toutes aussi bien peuplées.

    Maispeut-êtreentendra-t-onplutôtBernardArnault,quiapprécie,
    soutient, défend Macron depuis 2008, tout en étant le propriétaire du
    Parisien et des Echos (sans raisons là encore, puisque tout le monde est
    indépendant). Cet ami intime des Macron, à l’âme pure, qui trouvera
    défenseurs en eux, après sa tentative d’obtention de la nationalité belge
    pour exil fiscal, exil fiscal que Macron qualifiera de « légitime ».
    Pourquoi le principal annonceur de France et 2efortune mondiale, dont le
    groupe a obtenu près de 500 millions d’euros de cadeaux fiscaux dès la
    première année du mandatMacron,quifaitretirer ses annoncesdes
    journaux qui le dérangent pour faire taire ses employés et avait mis, à
    disposition de Macron, Bernard Squarcini – ancien patron des services
    secrets français – se gênerait-il pour une nouvelle fois l’aider ?
    Pourquoi tous ces gens, qui investissent de façon œcuménique, pour le
    bien commun, dans des médias qu’ils mettent ensuite en botte pour soutenir
    leurscandidats,s’arrêteraient-ilslà,aprèsavoirobtenulespolitiques
    fiscales les plus favorables de l’histoire de notre pays ? Après avoir volé,
    littéralement, des milliards, qui au peuple ont été retirés ?
    Vous me parlez de violence des gilets jaunes, face à ce système de
    spoliation généralisé dont tous les journalistes, inquiets de leur pitance, se
    sont rendus complices, incapables de se révolter face à cet asservissement
    généralisé, préférant jurer de leur impartialité plutôt que de l’exposer ?
    Pitié.

    Non content d’utiliser les moyens de l’État pour faire taire ses opposants,
    M. Macron a galvaudé la République pour servir ses amis. Ainsi, l’un des
    plus proches de Niel & Arnault vient d’obtenir pour lui-même et son fils
    aîné la nationalité française sans respecter aucun des critères qui sont
    normalement exigés.Le patron de Snapchat, qui ne vit pas en France, ne participe pas au
    rayonnement de la France, et n’a d’autres liens avec la France que son
    « amitié » pour Xavier Niel et son beau-frère Alexandre Arnault, une
    fascination pour l’hôtelLe Bristol, des cours à l’Alliance française et un
    livre de cuisine en français détenu par sa grand-mère, vient d’obtenir la
    naturalisation à titre exceptionnel sur ces critères.
    C’est un passe-droit sur le seul fondement de son lien privilégié avec
    quelques oligarques qui ont, via Emmanuel Macron, obtenu à leur tour un
    accès illimité à l’appareil d’État. Reste la question : Xavier Niel lui fait-il
    faire la tournée des grands-ducs lorsqu’il passe à Paris, comme il se vante
    de le faire avec tant d’autres ? Est-ce sur ce fondement que l’on lui a offert
    notre nationalité ?
    Et surtout : combien de mesures similaires, dans tous les domaines,
    restent tues, entre les mesures qui permettentin finede renforcer leur
    visibilité ?
    Quel est le degré d’accès de Xavier Niel et de Bernard Arnault au
    sommet de l’État ? Pourquoi ces gens-là se sentent-ils au-dessus des lois ?
    Pourquoi n’enquête-t-on pas ?
    Pourquoi pensent-ils que la République leur appartient ?

    Alorsquejem’interroge,jedécouvrequelepluspuissanthaut
    fonctionnairedeFrance,MarcGuillaume,alorssecrétairegénéraldu
    Gouvernement, proche ami d’Édouard Philippe débarqué au lendemain de
    la démission du Premier ministre pour sexisme et autoritarisme, après avoir
    fait la pluie et le beau temps pendant cinq ans sur l’administration de notre
    pays, est marié à la directrice de la publicité de Louis Vuitton, propriété de
    Bernard Arnault.
    Cela me fait me souvenir que Christophe Girard, ancien adjoint au maire
    chargé de la culture à Paris, fabiusien remercié pour cause de soutien à un
    pédophile assumé, est employé de LVMH, propriété de Bernard Arnault.
    Pourquoi ces êtres-ci sont-ils liés à ce pouvoir-là ? Nous pourrions, dans
    unpremiertemps,penserqu’iln’yaaucunlienentrecesaffaires,
    considérerqu’ils’agitdemalheureuxhasardsetd’étonnants
    rapprochements, s’indigner presque que de telles choses soient énoncées.
    Retraçons cependant, et avançons.
    Qui est le secrétaire général de LVMH, propriété de Bernard Arnault ?
    Marc-Antoine Jamet, ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius.Qui a fait naître la fortune de Bernard Arnault, alors héritier margoulin
    venant d’échouer aux États-Unis, en lui offrant Boussac (Dior, Conforama,
    Le Bon Marché) avec une généreuse subvention à la clef ? Laurent Fabius,
    Premier ministre de son état.

    Qui a permisà BernardArnault d’arrachercettefaveurà Laurent
    Fabius ? François Polge de Combret, ancien secrétaire général adjoint de
    Giscard d’Estaing, devenu banquier chez Lazard.
    Les politiciens s’appuieraient donc sur leurs réseaux dans le privé pour
    faire recruter leurs anciens collaborateurs, lourdement rémunérés et chargés
    à leur tour d’intercéder en faveur de leurs employeurs afin de capter une
    partie du capital d’État, ainsi que les compagnes des politiciens avariés ?
    Un peu comme Macron, successeur de Polge de Combret, passé chez
    Rothschild après l’ENA, avant d’être nommé secrétaire général adjoint de
    l’Élysée puis ministre de l’Économie où il privatiserait ce qu’il pourrait,
    présenté à Arnault par sa femme, passée par le lycée privée Franklin où elle
    a enseigné le français aux enfants de l’homme d’affaires, avant de nommer
    Bruno Le Maire à l’Économie ?

    Ne nous vendent-ils pas, ces politiciens et héros entrepreneuriaux, en
    toutes circonstances, les souffrances que l’État leur inflige, à grand renfort
    de battages orchestrés par leurs valets, en leurs médias avariés ?
    Oui. Y aurait-il tartufferie ? Peut-être. Mais cela ne suffirait pas à justifier
    que l’on s’indigne de ce qui est.
    Avançons et continuons.
    Qui, première fortune de France après les menus services décrits, ayant
    ravagé des régions entières de ce pays, a fait l’objet d’un contrôle fiscal et
    d’un redressement de près de 1 milliard d’euros après avoir tenté de s’exiler
    fiscalement en Belgique parce qu’il « payait trop d’impôts », n’évitant la
    case prison que grâce à ses réseaux au sein de l’État ?
    Bernard Arnault.
    Qui a menacé les journaux qui avaient révélé cette affaire, de cesser de
    les fournir en publicité, alors qu’il est le premier annonceur de France ?
    Bernard Arnault.
    Qui a recruté le tout-puissant patron des services secrets français pour le
    mettre à son service, manipuler les informations, intimider journalistes et
    opposants ?
    Bernard Arnault.Qui vient de prendre pied dans le groupe Lagardère (Hachette, Paris
    Match, Europe 1, le JDD), après l’avoir fait chez Gallimard et avoir acheté
    Le Parisien et Les Echos ?
    Bernard Arnault.
    Bon. Il y aurait donc des oligarques, et non plus des « entrepreneurs »
    qui, non contents d’acheter des hauts fonctionnaires, achèteraient aussi des
    médias, afin de taire tout cela, influencer des politiciens et obtenir les
    faveurs de l’État.
    Mais tout de même, cette référence à l’intimité de Marc Guillaume, cette
    suspicion, est déplacée. Que viennent faire les affaires de couple dans tout
    cela ?
    Qui a été témoin de mariage de Nicolas Sarkozy, aux côtés de Martin
    Bouygues, après avoir recruté son conseiller (et témoin d’un autre mariage)
    Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet de Balladur, comme directeur
    généraldesongroupe,auxcôtésdeClaraGaymard,femmede,de
    Bernadette Chirac, femme de, etc.?
    Bernard Arnault.
    Qui est la femme de Xavier Niel, magnat des télécommunications et
    propriétaire des principaux médias du pays ? La fille de Bernard Arnault.
    Qui était la professeur des enfants de Bernard Arnault, scolarisés dans
    l’école privée la plus huppée du 16earrondissement ?
    Brigitte Macron.
    Qui dînait grâce à cela toutes les semaines avec Bernard Arnault avant
    d’être miraculeusement promu élève prodige de la République par les
    médias détenus par ce même Bernard Arnault et son gendre, Xavier Niel
    (Le Monde, Le Parisien, Les Echos, Télérama, L’Obs...) ?
    Emmanuel Macron.
    Qui a présenté Mimi Marchand à Brigitte Macron afin qu’elle offre, à son
    mari et à elle, couvertures et opérations de propagande centrées sur leur
    couple dans l’ensemble de la pressepeople ? Xavier Niel, gendre de
    Bernard Arnault.

    Qui était chargé de présider la fondation gérant la succession de Bernard
    Arnault(enBelgique,bienentendu) ?ThierryBreton,nommépar
    Emmanuel Macron à Bruxelles pour y diriger la commission chargée de
    l’économie de nos pays.Nous pourrions continuer à foison, accroître plus encore notre récit, en
    rajouter sur d’autres compagnes et compagnons – pensons à MmeHamon,
    elle aussi par Bernard Arnault (décidément !) employée – et grands hommes
    d’État continuant à placer leurs hommes et distiller leurs opinions tout en
    étant payés par M. Arnault (Hubert Védrine, Renaud Dutreil...), montrer
    comment tout cela se tient et dessine un parcours où, de 20 millions de
    francs piqués à son père, l’on arrive en quarante ans à corrompre la terre
    entière, et léguer à ses enfants un empire produit à partir du néant.
    Nous pourrions montrer comment tout cela crée un habitus qui, même
    chez les moins corrompus, incite à orienter la discussion, puis la décision,
    toujours dans le même sens, de politique monétaire accommodante en
    orthodoxie libérale, en passant par un désir ardent de mondialisation et une
    baisse des « charges » et impôts sur les mieux-disants ; un habitus qui a
    amené notre pays à l’état dans lequel il est au profit de qui l’on sait.
    Nous pourrions parler de ces Zoé Bolloré-Bouygues et Élisa Arnault-Niel
    qui, aujourd’hui âgées de 7 et 9 ans, ont déjà plus de pouvoir qu’un
    quelconque de nos dirigeants. De comment Alexandre Arnault a épousé la
    sœur de Charles Guyot qui lui-même a épousé la fille de Martin Bouygues,
    reliant ainsi, via Sarkozy, tout ce que l’oligarchie a de plus détruit.
    Achevons simplement : qui a vu sa fortune tripler, de 40 à 120 milliards,
    en seulement quatre ans ?
    Monseigneur Arnault.

    Pour le plus grand bonheur de la famille Guillaume, de leurs héritiers et
    de leurs centaines de camarades et assimilés, si bien stipendiés et chargés,
    mesure après mesure, de former l’édifice juridique et économique sur lequel
    leurs propres intérêts pourront à leur tour prospérer sans ne jamais se voir
    exposés.
    Nousl’avons rappelé. En 2016 etpar l’entremisede XavierNiel,
    Emmanuel et Brigitte Macron ont fait un pacte avec Mimi Marchand par
    lequel ils lui ont offert un accès exclusif à leur « intimité », mise en scène
    afin de servir leur politique.

    En échange, Bestimage vendait à prix d’or ces images aux hommes liges
    de Lagardère (Paris Match), de Prisma Media (Gala,Voici) et des autres
    médias, qui les mettaient et en scène et en une. Tous deux ont depuis été
    rachetés par Vincent Bolloré, qui utiliserait Zemmour pour faire pression
    sur Macron.Cesphotographies« volées »,quiconsistentendespaparazzades
    soigneusement mises en scène, dégradent le politique, créent une asymétrie
    entre ceux qui acceptent d’ainsi jouer avec les oligarques, de leur livrer une
    image en papier glacé de leur propre intimité, et ceux qui refusent ces jeux,
    ou ne se les voient pas proposés.

    Elles détruisent la démocratie, sous couvert d’information, permettant à
    certains politiciens d’accéder à une grande notoriété, tandis que d’autres se
    trouvent inhibés. Elles sont donc illégales.
    Elles s’assimilent en effet à un marché devant faire l’objet d’appels
    d’offres publics, procurant dès lors des avantages substantiels à des acteurs
    privés en dehors de toute régulation.

    Pour rappel, l’opératrice de ce qui fut la plus importante campagne de
    propulsion médiatique de l’ère contemporaine, Michèle Marchand, posa
    dans le bureau du Président, quelques jours après son élection, faisant le
    « V » de la victoire.

    MmeMarchand, condamnée après avoir été arrêtée avec 500 kg de
    cannabis dans une camionnette, et actuellement mise en examen dans une
    affaire de corruption de policiers – cela, à ce stade, vous le savez.
    Présentée à Brigitte Macron par Xavier Niel pour faire taire les rumeurs
    sur l’homosexualité du Président, devenue l’architecte de la propulsion
    peopledu couple et de son artificielle montée en notoriété, ayant servi à
    faire monter puis protéger Griveaux, Attal..., proche de Cyril Hanouna,
    étayant ses relais tant chez Lagardère que chez Bolloré, son influence est
    vertigineuse, seulement en ce qu’elle sait s’accommoder de toutes les
    corruptions et les faciliter.

    L’accès à la visibilité est un critère déterminant dans une société politique
    électorale. Lorsque lesgatekeeperssont eux-mêmes tenus par des groupes
    et des individus qui ont des intérêts dans la compétition électorale, celle-ci
    se voit nécessairement adultérée.

    Celaamèneàunemédiocratisationdelaclassepolitique,son
    asservissement à des intérêts qui ont parfaitement compris comment piper
    les dés en s’appropriant ces outils, et qui font de nos politiciens des valets.
    Avec pour évident résultat, un pillage et une crise de confiance massive
    chez les Français.

    Sous-estimer ou mépriser cet espace, par plaisir de la distinction, c’est
    simplement s’aveugler.Faire connaître ou abattre sur commande, mettre en scène le pouvoir pour
    le rendre désirable ou haïssable, maquiller le réel, distraire pour faire
    oublier, sont de puissants outils.
    Les attaquer, c’est s’assurer la descente aux enfers à laquelle vous avez
    assisté, et que je vous avais annoncée.
    C’est aussi goûter à la liberté.
    Pensées.
  11. M1ch@el Member

    13. Arnaud Montebourg, Hervé Vinciguerra et Blast

    Lagaucheacrééunmédia,Blast,censéservirdesupportàses
    candidaturesprésidentielles.DenisRobertyafaitnommerMaxime
    Renahy, qui en était le premier salarié et chef du service d’enquêtes. Celui-
    ci quitta cependant son poste à peine la création du média rendue publique,
    en dénonçant une tentative de mise sous tutelle par un millionnaire qui
    aurait proposé des financements, que Blast aurait cherché à diluer.

    La véritable révélation de cette affaire, que personne n’a dans un premier
    temps notée, fut que la candidature d’Arnaud Montebourg était secrètement
    appuyée par les puissances de l’argent, en l’occurrence par ledit quasi-
    milliardaire Hervé Vinciguerra, qui avait déjà mis sous sa coupe Anticor
    dans le but d’en faire son bras armé. Cocasse, pour une personne dont la
    fortune, faite dans les milieux financiers et placée dans des paradis fiscaux,
    provient entre autres de la vente pour plus de 100 millions d’euros de
    vignobles à un certain Bernard Arnault.

    Selon Maxime Renahy, cette personne, Hervé Vinciguerra, en échange de
    son soutien financier à Blast (accepté, c’est avéré), avait demandé à ce que
    des enquêtes soient orientées contre les adversaires d’Arnaud Montebourg
    (Anne Hidalgo et Patrick Drahi) et en faveur des intérêts de ce dernier.
    Qu’avait en échange Arnaud Montebourg proposé ?

    Malgré les tentatives de dénégation de Denis Robert, qui infligerait à
    Maxime Renahy des méthodes qu’il avait lui-même subies, la véracité de
    ces faits m’apparut très rapidement hors de doute. J’explique pourquoi.
    Lorsque je finalisaisCrépuscule, Arnaud Montebourg m’avait reçu et,
    après quelques douces palabres, parlé d’un « mystérieux bienfaiteur » qui
    l’appuyait discrètement et qui, me disait-il dans ses luxueux bureaux avenue
    del’Opéra,étaitprêtàmefinancer,entantqu’avocat,àhauteur
    de 100 000 euros, pour que je « détruise » Drahi par tous les moyens légaux
    disponibles.

    Cette proposition venait après qu’il se fut longuement enquis de ma
    situation financière, jouant de ma situation précaire, et qu’il m’eut indiquéque ledit bienfaiteur, venant des milieux de la haute finance, était « de son
    côté ».

    Il ne m’avait pas donné le nom de la personne concernée.
    100 000 euros. Je refusai. Et le rendis public, tremblant de ce qui venait
    de se passer.

    Ce que révélerait Maxime Renahy finirait par recouper les éléments que
    j’avaisdécouverts.Celapermettaitdedévoilerlesrouagesd’une
    candidature présidentielle qui se prétendait de tous ces jeux éloignée.
    Cela permettait surtout de montrer à quel point la politique était en
    France pure affaire d’intérêts. Ainsi, secrètement, à Paris, de puissants
    hommes d’affaires cherchaient par l’argent à abattre les ennemis de leur
    candidat pour lui ouvrir la voie, investissant en avocats et médias, cherchant
    à influencer journalistes et associations afin de les rendre complices d’une
    aventure qui ne devrait en rien les concerner. Où commence et où s’arrête
    ce soutien ? Qui d’autre en bénéficie ? Les activités entrepreneuriales du
    putatif candidat avaient-elles été financées, et servaient-elles là aussi de
    village Potemkine pour redorer sa patine ? Et surtout : qu’est-ce qui en
    retour était espéré ?

    Cette information était de première importance, et puisque Blast était
    visiblementaucourant,larédactionauraitdû,entantquemédia
    indépendant, immédiatement enquêter sur le sujet, plutôt que d’accepter de
    négocier les conditions du soutien qui lui était proposé, soutien qui fut, au
    surplus, finalement rejeté.

    Carquelscoopétaittenu !Etaucontraire,quelrisquepour
    l’indépendance de la rédaction que d’accepter de taire cette information,
    plus encore que de prendre les fonds qui lui étaient proposés !

    Bien entendu, nulle enquête ne fut menée, et au contraire, bientôt, un
    documentaire mêlant interventions du putatif candidat et de l’association
    financé par Hervé Vinciguerra fut diffusé par ledit média, sans que ces
    conflits d’intérêts ne soient mentionnés. Avec un important succès.
    Il est toujours difficile de sortir du rang et dire la vérité. Le premier
    réflexe de ceux que vous dénoncez est de remettre en question votre
    intégrité, vos intentions, et de vous dénigrer en tant qu’individu. Ce sont des
    méthodes sales et insupportables, car ces éléments ne devraient jamais
    entrer en compte dans l’étude des faits dénoncés.

    Il aura été violent, pour tous ceux qui croyaient en ce projet, de voir des
    personnes respectées utiliser ces techniques pour s’attaquer à un lanceurd’alerte avec une véhémence insupportable, tentant de noyer le poisson, au
    lieu de s’expliquer sincèrement et mettre en place des barrières permettant
    de se protéger contre ce type d’intromissions, offrant ainsi des garanties aux
    milliersdecontributeursquileuravaientpermisdeleverplusde
    800 000 euros en un temps record, et qui attendaient leurs explications.
    Cela rappelle la précarité du métier de pourvoyeur d’informations, sa
    position fondamentalement corruptible, prostituante, et la nécessité de ne
    jamais nous y fier.

    Quiconque se prévaut de son accès à l’information pour subvenir à ses
    besoins est par essence le rouage du système auquel il prétend s’attaquer.
    Se montrer prêt à effacer un certain nombre d’informations pour peu
    qu’en retour des ressources en soient tirées, et dès lors prendre le risque de
    rompre le pacte de confiance qui lie l’institution aux personnes qui, de
    bonne foi, l’ont aidée, c’est se montrer à la hauteur de la presse parisienne
    et de ses usuelles pratiques, encore d’actualité deux siècles après la parution
    desIllusions perdues.

    Ne pas avoir vu à quel point il était d’importance de rendre public le fait
    qu’un potentiel futur candidat de la gauche à la présidentielle s’appuyait,
    pour préparer sa candidature, sur des relais financiers avariés, prêts à
    investir le marché de l’information pour le soutenir de façon masquée, et
    s’être montré au contraire prêt à participer, dans le meilleur des cas, à un jeu
    de dupes à ce sujet, sans transparence, est révélateur des difficultés à
    résister à des mécanismes dont l’on sait pourtant à quel point il est essentiel
    de s’y opposer.

    Chacun doit à ce sujet s’interroger. Car l’enfant qui naît, le père et la
    mère doivent en préserver la beauté. Et nous avons tous la tentation, parfois,
    d’artificiellement la renforcer.

    Ainsienva-t-ildunouveaucandidatoligarchique,ÉricZemmour,
    pourtant représentant d’un courant de pensée férocement installé en France,
    le souverainisme réduit à quémander à des ultra-libéraux de l’argent – on
    pense à l’équivalent de droite de M. Vinciguerra, Charles Gave, mais aussi
    et surtout à Bolloré et ses amis – qui nécessairement l’amèneront à diluer
    son discours, à abandonner ceux qui auront en lui déposé leurs pensées.
    Ainsi en va-t-il de tout politicien qui, en France, aujourd’hui, aura à se
    prostituer pour obtenir exposition et moyens, et verra en retour ses marges
    de manœuvre atrophiées.

    C’est pourquoi le véritable enjeu aujourd’hui est le suivant : montrer, en
    disant la vérité sur ces êtres, ce que tout cela dit de l’état de notre
    « démocratie ». À savoir qu’il est impossible de se présenter à une élection
    en France sans que des puissances financières, capables d’acheter médias et
    amis,nesoientàvoscôtés.Àsavoirquelesystèmerendchaque
    organisation médiatique vulnérable à de telles tentatives d’intromission. À
    savoir qu’il est impossible, à Paris, de subsister, sans se compromettre et se
    prostituer.

    Sans s’en tenir aux dénonciations de tel ou tel individu, jeux de quilles
    qui ne font que repousser la difficulté, et que nous vous avons présentées ici
    àtitred’illustrations,ils’agitavanttoutdefairevoirlesobstacles
    structurels auxquels tous, de bonne ou de mauvaise foi, sont aujourd’hui
    confrontés lorsqu’ils tentent, honnêtement, de s’engager.
    Créer des mécanismes qui inhiberont la corruption, s’interdiront toute
    forme decommunication, doit devenir notre obsession.
    Vous qui avez joui en me lisant, tombant dans le piège qu’ils ne cessent
    de nous tendre : réfléchissez. Entendez. Ils ne sont pas corrompus. Ils sont
    la corruption. S’il nous faudra les neutraliser,et leur faire payer, c’est
    surtout les modalités d’une révolution qu’il faut maintenant nous attacher à
    préparer.

    J’avais écrit à Blast ces quelques mots :

    Votre premier salarié vient de vous claquer la porte au nez. Et il vient de
    le faire en rendant public ce qui aurait dû être votre premier scoop, le genre
    d’informations pour lequel des milliers de personnes ont décidé de vous
    appuyer. Il est impossible de prétendre que ce n’est pas un sujet. Vous
    n’avez pas le droit de vous défiler.
    Lutter, ce n’est pas croire en la fable d’un espace politique où il serait
    possible,enmimantlestechniquesdeceuxàquil’ons’oppose,de
    « gagner ».

    C’est sans relâche, et en s’accrochant au combat qui nous a fait nous
    rencontrer, tout faire pour ne pas leur ressembler.
    Je n’oublierai jamais ce que cela fait de se trouver seul, lorsque l’on
    dénonce une institution qui s’apprête à vriller.
    C’est le fait d’avoir connu cette épreuve commune, Denis, qui nous a fait
    nous rencontrer. C’est le fait d’avoir connu cette épreuve qui me fait
    aujourd’hui écrire pour défendre celui qui vient, à son tour, de se lever.C’est pourquoi je me suis refusé, à ce que Renahy se trouve pendant cette
    période isolé.

    Croyons en la vérité. Croyons en l’intégrité.
    Croyons en notre capacité à ne pas être ce qu’ils ont été.
    Postface
    Vous l’aurez compris. Il ne s’agit pas de personnes. Pas même de
    factions. Entrer en politique vous rend responsable de corps étrangers d’où
    jaillira toujours la tentation du pillage pour assouvir une ambition. C’est du
    moins cette idée du politique que la France m’a donnée. Alors que je
    commençais ces révélations, décidant de me déprendre absolument de cette
    idée – le pouvoir – que j’avais tant caressée, des tombereaux de néant ont
    commencé à se voir versés. En des déformations sans cesse croissantes,
    l’idée de m’associer à la pourriture que je décrivais s’est imposée.
    Pourquoi tant d’efforts ? Non parce que je les montrais tels qu’ils étaient.
    Mais parce qu’ils craignaient que je m’érige pour les remplacer. Ces êtres
    sont empris en une telle compromission qu’ils ne peuvent concevoir l’idée
    qu’émerge un instant une forme de parole sincère, dont le seul objectif
    seraitd’armerlesespritsdeceuxqui,loindecesmondes,sontau
    fondement de notre pays.

    M’abattre oui, comme un ennemi, non parce que j’armais les Français,
    mais parce que je menaçais d’à mon tour devenir l’un de ces seigneurs que
    je décrivais.

    Or mes actes ont suivi mon discours, et j’ai passé ces années à me
    déprendre, encore et encore, des fictions auxquelles je m’étais attaché. Loin
    de m’instituer en figure souveraine, je me suis replié loin du pouvoir, en une
    solitude extrême, afin de me protéger de ce qui à eux pourrait à nouveau me
    lier.

    Je l’ai payé cher, car en un monde où le pouvoir est, le mépris s’abat
    naturellement sur ceux qui s’en sont écartés. Demeuré au cœur du petit
    Paris, je voyais comment ma sincérité, d’abord suscitant l’incrédulité, était
    peuàpeuperçuecommeuneformedefragilité.Lesprédateursse
    déchaînaient, l’odeur du sang les attirait. Vulnérable, j’ai continué. Ma
    parole, toujours plus encerclée, a continué de circuler. De ville en ville, je
    suis allé. Chaque événement censé m’écraser, m’humilier, encore un peu
    plus m’embarrasser – et Dieu en ont-ils activé de ces mécanismes visant àfaire honte, à ce que vous n’osiez plus, ne serait-ce que dans la rue, vous
    montrer et marcher à mes côtés – me décidait à un peu plus les exposer. Et
    ainsi me prémunir des mécanismes qu’ils utilisaient.
    Incrédulité.

    Voilà le sentiment avec lequel j’ai été le plus reçu. Ce n’était
    paspossible.L’onavaitbeauaccroîtrelesavaniesàchaquepas,
    d’accusations délétères en accusations délétères, allant jusqu’à m’attribuer
    des crimes ignobles qui foulaient aux pieds tout ce que j’étais ; l’on avait
    beau jusqu’à rendre publique la plus infâme once de mon intimité ;
    j’avançais.

    Qui était cet homme, qui dans l’abîme persistait ?

    Lorsque j’ai révélé qu’une femme accusait Xavier Niel de l’avoir abusée,
    violée, alors qu’il l’employait dans sescall centerspornographiques, aux
    côtés d’autres femmes qu’il exploitait, après avoir fait de son fournisseur
    d’accès,Free,laplusimportanteplateformed’hébergement
    pédopornographique de la planète, j’ai su que cette fois, quelque chose
    s’achevait. En aidant Claudia Tavares, que tout le monde avait jusque-là
    ignorée,enrelayantlescombatsd’associationsdeluttecontrela
    pédocriminalité qui dans le désert prêchaient, en exposant un homme qui
    tout détenait, je savais prendre un risque bien plus important encore que
    l’exposition de toutes les crapuleries politiques qui avaient jusqu’alors été
    énoncées. Je me suis réveillé le lendemain dans un sursaut de peur, avant de
    découvrir que Xavier Niel, de deuxlikessur lespostsconcernés, avait
    cherché à faire savoir que, cette fois-ci, il savait.
    Quelques semaines plus tard, ce que l’on sait.

    Je veux que ce livre vous serve. Non pour croire que telle ou telle
    personne serait le bien ou le mal incarné. Mais justement pour comprendre
    que c’est à un système tout entier qu’il faut s’attaquer, à cette croyance en
    ceux qui n’ont pour mérite que d’exploiter.

    Il y a une idée, la France, qui tremble de ce que l’avarie l’a à ce point
    cernée. Il vous appartient, et il vous appartient à vous seuls, de la sauver en
    montrant à tous ceux qui ne cessent de vous infantiliser qu’il n’y a plus rien
    qui, provenant de leur palais, ne suscitera en vous une quelconque crédulité.
    Pensez. Luttez. Résistez. Et sauvez-vous de cette engeance qui ne vit que de
    l’avarie, et de sa capacité à vous piller.

    https://aurores.org/wp-content/uploads/2022/04/Treize-pillards-Juan-Branco-z-lib.org_.epub_.pdf
  12. M1ch@el Member

  13. ca va melenchon ,corbieres et querido ne sont pas cités ..ouf .
  14. [COLOR=rgba(0, 0, 0, 0.9)][IMG]
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    "La vérité nous emmènera vers la paix, le mensonge nous emmène toujours vers la guerre" Francis Lalanne

    Auteur(s)
    FranceSoir
    Publié le 06 mars 2022 - 18:00
    Image
    [IMG]
    Francis Lalanne, sur le plateau de FranceSoir, le 2 mars 2022
    [IMG] F. Froger / Z9, pour FranceSoir

    Francis Lalanne, le retour : retour du pacifiste qu'il a toujours été, et qui le conduit à prendre position sur le conflit russo-ukrainien. Retour sur son engagement des derniers mois : des regrets ? Et retour à l'essentiel : engagé, mais artiste, qu'il n'a pas cessé d'être, et qu'il veut être plus que jamais, rappelle-t-il avec la présentation de son actualité artistique.
    Victime de "calomnie" et de "censure", déplore-t-il, notamment sur les réseaux sociaux, Francis Lalanne se livre dans cet "Entretien essentiel" - enregistré mercredi 2 mars. Il développe son analyse sur le conflit en cours : pour lui, en se faisant "va-t-en-guerre" de façon inconséquente, les dirigeants des pays de l'OTAN nous conduisent à la catastrophe. La voie de la paix, qu'il appelle de ses vœux, passe par la diplomatie : un accord est envisageable. Il rappelle l'historique du conflit, qui lui fournit une grille de lecture différente de celle qui est actuellement matraquée : un engagement qui lui est déjà reproché, mais sur lequel il peut s'expliquer librement.
    Francis Lalanne n'est pas novice en la matière : il revient également sur son "J'appelle !" fracassant, qu'il ne regrette aucunement, sinon parce que son objectif - la destitution d'Emmanuel Macron - n'a pas été atteint. Sans illusion sur l'élection présidentielle, notre invité rappelle néanmoins qu'il est important qu'elle marque un rejet de la politique mondialiste. Son appel s'est poursuivi par son engagement tous azimuts contre la politique "dite sanitaire" menée en France. Au procès en illégitimité ou en recyclage dans un activisme "toutes causes", il explique sa cohérence, rappelle quelques fondamentaux, et assume tout.

    Son combat politique prend une nouvelle forme : France Libre. Un mouvement qu'il lance pour sortir de la politique des partis, et proposer un nouveau régime : il en présente les prémices, et indique que ses développements seront à suivre sur ses réseaux sociaux.

    Et l'artiste, dans tout cela ? Toujours là, sourit-il : c'est avec la version française de sa chanson "La gente come noi", dédiée à Luc Montagnier, que se conclut cet entretien, dans lequel Francis Lalanne annonce aussi la réédition de plusieurs de ses livres aux éditions Talma, et présente ses cours de théâtre à Paris, au "Broadway café comédie" : dur@K
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    "La corruption n’est pas un parti politique, c’est un système" - Philippe Pascot


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